Réforme des retraites en France : des mesures qui ne passent pas auprès des syndicats

Les représentants des principales centrales syndicales, à Paris, le 10 janvier 2023
Les représentants des principales centrales syndicales, à Paris, le 10 janvier 2023 Tous droits réservés Francois Mori/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
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Par Euronews
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Pénibilité, âge légal de départ, pensions minimales : les syndicats français unis contre la réforme des retraites.

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En France, le projet de réforme des retraites aura eu pour conséquence d’unir les huit grandes centrales syndicales du pays, une première depuis douze ans. Décrit comme un « projet de justice » par le gouvernement, mais totalement rejeté par les syndicats, le texte pourrait ne pas être voté en l’état par certains députés de la majorité, dont Patrick Vignal et Barbara Pompili.

Principal point d’achoppement, le report de l’âge de départ légal à la retraite, qui devrait passer de 62 à 64 ans.

Miser sur le travail des seniors

Cette mesure est catégoriquement rejetée par les représentants des salariés. Selon ce dispositif, Dès 2030, une personne devra travailler jusqu’à cet âge pour bénéficier d’une retraite de base, même sans avoir tous les trimestres de cotisation. Il faudra par ailleurs avoir cotisé 43 ans afin d’avoir une retraite à taux plein.

L’exécutif dit vouloir augmenter l’emploi des seniors français, qui se situe sous la moyenne européenne. Selon les données du ministère du travail, en 2021 56% des 55-64 ans occupaient un emploi, un taux parmi les plus élevés depuis 1975, mais inférieur à la moyenne de l’UE, à 60,5%.

Avec une espérance de vie qui progresse, le gouvernement souhaite « assurer l’équilibre du système des retraites ».

"Notre projet est un projet de justice", a martelé la Première ministre Élisabeth Borne lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale ce mardi. "Nous avons un objectif : préserver notre système par répartition" a-t-elle dit.

Un minimum de 1 200 euros par mois ?

Afin d’éviter un passage en force au Parlement en utilisant la procédure du 49.3, permettant l’adoption d’un texte sans vote, la Première ministre souhaite que la droite (Les Républicains) se joigne aux voix de la majorité.

Les exigences du parti présidé par Eric Ciotti ont pour leur immense majorité été respectées, l’âge de départ à 64 ans étant une mesure souhaitée de longue date par la droite.

La revalorisation des pensions minimales était aussi avancée par Les Républicains ; à ce titre, une retraite minimale à 1200 euros devrait être proposée par le gouvernement. Mais le diable se cachant dans les détails, cette pension minimum ne concernera que les personnes ayant effectué une carrière complète au SMIC, c’est-à-dire ayant atteint l’âge légal de 64 ans et ayant tous ses trimestres de cotisation.

L’extension de cette mesure aux retraités actuels est également souhaitée par la droite, le gouvernement ayant promis une revalorisation, qui doit être validée par les parlementaires.

La pénibilité

Les personnes ayant exercé des métiers dits pénibles ont la possibilité de partir plus tôt à la retraite, mais ce point reste controversé, car quatre critères de pénibilité ont été supprimés en 2017 sur les dix existants.

La manutention de charges, les postures pénibles et les vibrations mécaniques font partie des critères supprimés, car « complexes à mesurer » selon le Medef, représentant du patronat. La CFDT, syndicat réformateur, a pour sa part réclamé leur réintroduction.

Le gouvernement songerait à conditionner le retour de ces critères à une visite médicale.

La CFDT donne l’exemple d’un peintre en bâtiment qui, avec cette réforme, serait exposé deux à trois ans de plus à la pénibilité. "On demande qu’ils puissent partir plus tôt" exigeait mi-décembre le négociateur du syndicat, Yvan Ricordeau.

Le texte doit être examiné le 23 janvier en Conseil des ministres, les syndicats ont lancé plusieurs journées de mobilisation, avec une grève qui s’annonce très suivie le jeudi 19 janvier.

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