Pakistan : 83 morts, nouveau bilan de l'attentat dans une mosquée

Service funéraire pour les victimes de l'attentat de Peshawar, le 30/01/2023
Service funéraire pour les victimes de l'attentat de Peshawar, le 30/01/2023 Tous droits réservés AP/AP
Par euronews avec AFP, AP, Reuters
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L'attentat contre une mosquée à l'intérieur du quartier général de la police de Peshawar, dans le Nord-Ouest du Pakistan, a fait 83 morts, ont indiqué mardi des responsables hospitaliers dans un nouveau bilan.

  • 83 personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées dans une explosion survenue dans une mosquée dans le nord-ouest du Pakistan.
  • La plupart des victimes sont des policiers.
  • Aucun groupe n'a encore revendiqué l'attentat.
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Scène d'horreur ce lundi dans le quartier général de la police de Peshawar, dans le Nord-Ouest du Pakistan.

Une explosion s'est produite à l'heure de la prière dans ce lieu extrêmement sensible de la ville, située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec l'Afghanistan. Elle a poussé le gouvernement à placer l'ensemble du pays sous haute alerte.

Une opération de secours a immédiatement été lancée pour dégager les personnes prises au piège des décombres, le toit et un mur de l'édifice s'étant affaissés sous le souffle de l'explosion.

"Beaucoup de policiers sont ensevelis sous les débris", a déclaré à l'AFP le chef de la police de Peshawar, Muhammad Ijaz Khan, selon lequel 300 à 400 personnes sont habituellement présentes à l'intérieur de cette mosquée à l'heure de la prière. Le bilan devrait donc encore s'alourdir.

Le quartier général de la police à Peshawar est l'une des zones les mieux surveillées de la ville. Il abrite aussi les locaux de différentes agences de renseignement.

Selon la police, l'explosion est survenue au deuxième rang des fidèles assemblés pour la prière. Des équipes de déminage étaient sur place pour examiner la possibilité qu'elle ait été causée par un attentat suicide.

"Les terroristes veulent créer la panique en ciblant ceux qui remplissent leur devoir consistant à défendre le Pakistan", a déclaré dans un communiqué le Premier ministre, Shehbaz Sharif. "Ceux qui combattent le Pakistan seront éliminés de la surface de la Terre."

Shahid Ali, un policier de 47 ans qui a survécu à l'explosion, a expliqué à l'AFP que la détonation est survenue quelques secondes après que l'imam eut commencé la prière.

"J'ai vu une fumée noire s'élever dans le ciel. J'ai couru dehors pour sauver ma vie", a-t-il raconté. "Les cris des gens résonnent encore dans ma tête. Ils hurlaient en demandant de l'aide."

En mars 2022, un attentat suicide revendiqué par l'EI-K, la branche régionale du groupe jihadiste Etat islamique (EI), dans une mosquée chiite de Peshawar avait fait 64 morts. Il s'agissait de l'attaque la plus meurtrière au Pakistan depuis 2018.

L'auteur de l'attaque

Selon la police, le kamikaze était un ressortissant afghan installé au Pakistan avec sa famille depuis plusieurs années, qui avait préparé l'attentat en Afghanistan.

Le Pakistan est confronté depuis quelques mois, en particulier depuis la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan en août 2021, à une détérioration de la sécurité.

Après plusieurs années d'un calme relatif, les attentats ont repris de plus belle, menés par les talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), l'EI-K ou des groupes séparatistes baloutches.

Le Pakistan reproche aux talibans de laisser ces groupes utiliser le sol afghan pour planifier leurs attaques, ce que Kaboul n'a cessé de nier.

Le TTP, un mouvement distinct de celui des nouveaux dirigeants afghans mais qui partage avec lui des racines communes, a revendiqué plusieurs attaques ces derniers mois.

Une de ses pires atrocités, qui a durablement marqué la conscience nationale pakistanaise, fut le massacre d'environ 150 personnes, essentiellement des élèves, à Peshawar en décembre 2014.

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