Passée la période critique des 72 heures, les espoirs de retrouver des survivants s’amenuisent en Turquie comme en Syrie. Sur place, les organisations humanitaires se mobilisent.
Plus de trois jours après le séisme qui a semé la destruction en Turquie et en Syrie, l’espoir de retrouver des survivants est mince. Il y a pourtant parfois des miracles. Après 88 heures coincés sous les gravats, un petit garçon et son père ont été sauvés dans la région de Hatay.
A Antakya, dans le sud du pays, trois personnes ont été extraites des ruines, en vie.
Des exceptions heureuses dans un désastre dont le bilan ne cesse de s’alourdir. Plus de 21 000 morts, dont plus de 18 000 en Turquie, et 3 000 en Syrie.
Suspension des activités du PKK
Une situation exceptionnelle qui a même poussé l’organisation armée kurde, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), à suspendre ses opérations contre la Turquie, le temps que le pays se relève des blessures du tremblement de terre. Le PKK mène depuis 1984 une lutte contre l'armée turque. Ankara, et à sa suite, les Etats-Unis et l'Union européenne, le considèrent comme une organisation terroriste.
Déblocage d'aide humanitaire en Syrie
En Syrie, les recherches se poursuivent, malgré les difficultés d’accès de l’aide humanitaire. Les Nations unies ont débloqué plus de 23 millions d'euros d’aide pour ce pays déchiré par la guerre.
Le premier convoi humanitaire a atteint jeudi les régions du nord-ouest de la Syrie tenues par les rebelles, alors que des milliers de familles passent des nuits glaciales dans des voitures et des tentes de fortune.
Mais pour le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterrez, estime que le pays a besoin de beaucoup plus d’assistance : "Il y a quelques heures à peine, le premier convoi des Nations unies est entré dans le nord de la Syrie par le passage de Bab al-Hawa. Il comprenait six camions transportant des abris et d'autres fournitures de secours dont nous avons désespérément besoin. Davantage d'aide est en route, mais il en faudrait beaucoup plus, beaucoup plus."
Pendant ce temps, 80 tonnes d'aide humanitaire grecques sont arrivées par avion à Adana, dans le sud de la Turquie.
Le risque d'une crise sanitaire majeure
L'Organisation mondiale de la santé a envoyé des équipements médicaux aux deux pays.
L'OMS estime que 23 millions de personnes sont "potentiellement exposées, dont environ cinq millions de personnes vulnérables", et redoute une crise sanitaire majeure qui causerait encore plus de dommages que le séisme.
Les organisations humanitaires s'inquiètent particulièrement de la propagation du choléra, qui est réapparu en Syrie.