Après la présidentielle, le Nigeria à l'heure des comptes

Un électeur dans un bureau de vote d'Abuja (Nigeria), le 25 février 2023.
Un électeur dans un bureau de vote d'Abuja (Nigeria), le 25 février 2023. Tous droits réservés MICHELE SPATARI/AFP or licensors
Par Euronews avec AFP
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Les opérations de décompte se poursuivent dimanche au Nigeria, où une course serrée oppose les trois favoris à la présidentielle de samedi, qui s'est globalement déroulée dans le calme malgré quelques incidents sécuritaires et des couacs logistiques.

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Les opérations de décompte se poursuivent dimanche au Nigeria, où une course serrée oppose les trois favoris à la présidentielle de samedi, qui s'est globalement déroulée dans le calme malgré quelques incidents sécuritaires et des couacs logistiques.

Plus de 87 millions d'électeurs étaient appelés à choisir parmi 18 candidats la personne qui aura la lourde tâche pendant quatre ans de redresser le pays le plus peuplé d'Afrique, plombé par une économie en berne, les violences récurrentes de groupes armés et de bandits, ainsi qu'un appauvrissement généralisé de la population.

Situation inédite depuis le retour à la démocratie en 1999, le Nigeria pourrait connaître une présidentielle à deux tours si l'outsider Peter Obi, qui a réussi à s'imposer comme un challenger sérieux face aux deux partis dominant traditionnellement la politique nigériane, transforme l'essai dans les urnes.

L'ex-gouverneur d'Anambra (sud-est), un chrétien de 61 ans soutenu par le petit Parti travailliste (LP) et très populaire auprès de la jeunesse, affronte deux vétérans rompus à l'exercice du pouvoir.

Bola Tinubu, 70 ans, représente l'APC du président Muahammadu Buhari, qui se retire comme le veut la Constitution après deux mandats au bilan très critiqué. Considéré comme l'un des hommes les plus riches et influents du pays, cet ancien gouverneur de la capitale économique Lagos, un Yorouba de confession musulmane, a prévenu : cette fois, "c'est mon tour".

A 76 ans, l'ancien vice-président Atiku Abubakar, de l'opposition (PDP, au pouvoir de 1999 à 2015), briguera pour la sixième fois la présidence. Originaire du nord et de confession musulmane, il espère rafler de nombreux votes dans cette partie du pays.

Pour être élu dès le premier tour, le vainqueur doit obtenir, outre la majorité des suffrages exprimés, au moins 25% des voix dans les deux tiers des 36 Etats de la fédération auxquels s'ajoute le territoire de la capitale fédérale, Abuja. Sinon un second tour devrait avoir lieu dans les 21 jours.

Intimidations et violences

Les données recueillies dans les quelque 176 000 bureaux de vote sont censées remonter plus rapidement que lors des élections précédentes à Abuja grâce au transfert électronique des résultats, expérimenté pour la première fois au plan national. Mais le scrutin s'est poursuivi bien après l'heure officielle de fermeture (14H30 locales) dans plusieurs régions du pays, comme à Anambra (sud-est) ou Kano (nord), où de nombreux électeurs continuaient à voter tard dans la soirée, principalement à cause de retards dans le déploiement du matériel ou des défaillances techniques.

"Nous resterons ici jusqu'à ce que chacun d'entre nous ait voté parce que le vote a commencé tard. Le matériel électoral est arrivé vers 13H30", a dénoncé dans la soirée Adamu Abdullahi, 35 ans, qui attendait encore son tour dans un bureau de vote du quartier Fagge, à Kano.

Dans l'ensemble, le scrutin s'est déroulé pacifiquement, selon plusieurs observateurs, même si le président de la Commission électorale (Inec), Mahmood Yakubu, a reconnu que des incidents sécuritaires avaient "perturbé le vote" dans plusieurs endroits, notamment à Lagos et dans le sud-est du pays. Dans l'Etat de Bayelsa, le scrutin a ainsi été suspendu dans une centaine de bureaux de vote, et doit reprendre dimanche.

Le cabinet d'analyse SBM Intelligence a dit avoir documenté des "actes d'intimidations et de violence" localisés contre les électeurs ou les bureaux de vote dans au moins 13 Etats pendant la journée de samedi.

Ce scrutin est crucial : le Nigeria - 216 millions d'habitants - devrait devenir en 2050 le troisième pays le plus peuplé au monde, tandis que l'Afrique de l'Ouest est menacée par un fort recul démocratique et la propagation de violences djihadistes.

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