Londres dévoile son budget entre grève massive et crise du coût de la vie

Caricature devant de le Downing Street
Caricature devant de le Downing Street Tous droits réservés Frank Augstein/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
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Par euronews avec AFP
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Londres présente un budget visant à encourager des milliers de Britanniques à réintégrer le marché du travail, en réponse à la pénurie de travailleurs, alors que le pays est confronté à une nouvelle journée de grèves massives en pleine crise du coût de la vie.

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Londres dévoile mercredi un budget pour inciter des milliers de Britanniques à revenir sur le marché de l'emploi face aux pénuries de travailleurs, lors d'une nouvelle journée de grèves massives en pleine crise du coût de la vie.

En réponse aux demandes pressantes de Britanniques qui voient une inflation de plus de 10% rogner leur pouvoir d'achat, le gouvernement britannique a déjà annoncé mercredi matin, de façon anticipée, le prolongement pour trois mois du plafond des prix de l'énergie pour les ménages qui aurait dû augmenter au premier avril.

Cette mesure, qui coûtera 4 milliards de livres au Trésor, devrait permettre à un ménage britannique moyen d'économiser 160 livres (plus de 180 euros), a fait valoir le gouvernement.

Les Britanniques verront toutefois s'arrêter en avril le paiement d'une autre aide à l'énergie de 400 livres au total par foyer, dont le versement avait été échelonné entre octobre et mars.

Marché du travail

Pour stimuler le marché du travail face aux pénuries de travailleurs, "des aides seront centrées sur les personnes handicapées et celles souffrant de maladies de longue durée, sur les parents, les plus de cinquante ans et les personnes qui bénéficient du revenu minimal (Universal credit)", a indiqué le Trésor.

M. Hunt doit notamment présenter des mesures pour aider les parents parfois contraints à réduire leur activité professionnelle à cause du prix exorbitant des gardes d'enfants, et pour inciter les travailleurs plus âgés à rester dans la population active.

Le taux d'inactivité au Royaume-Uni, à 21,3% selon les derniers chiffres disponibles, reste plus élevé qu'avant la pandémie et pèse sur l'économie, s'ajoutant en outre aux difficultés à embaucher des travailleurs européens après le Brexit: en tout, 1,1 million d'emplois sont non pourvus dans le pays.

Des milliers de personnes de plus de cinquante ans ont choisi de partir en pré-retraite, et un nombre record de Britanniques sont empêchés de travailler par des maladies de longue durée, l'une des conséquences de la pandémie et du sous-financement des services publics de santé.

Le ministre conservateur veut aussi mettre la pression sur les bénéficiaires de minimas sociaux pour les inciter à travailler davantage, avec une application plus stricte de sanctions en cas de manquements à leurs obligations.

Impôt sur les sociétés

Du côté des impôts, le monde des affaires s'inquiète d'une hausse, annoncée de longue date, de l'impôt sur les sociétés de 19 à 25% en avril, tandis qu'un gel sur les taxes sur le carburant est également largement anticipé.

Mercredi l'OBR, organisme de prévision budgétaire public, publiera parallèlement ses nouvelles prévisions pour l'économie du pays.

Si les perspectives ne sont guère réjouissantes — selon le FMI, Londres sera cette année la seule grande économie à connaître la récession — le Chancelier de l'Echiquier peut compter sur des indicateurs meilleurs que prévu.

Le Royaume-Uni a évité la récession fin 2022 et la croissance a rebondi à 0,3% en janvier dans le pays. En outre, Londres a emprunté 30 milliards de livres (34 milliards d'euros) de moins que prévu en cumulé au cours de l'exercice fiscal en cours.

Le ministre des Finances devrait aussi annoncer son intention de créer 12 "zones d'investissement" accompagnées d'incitations fiscales, situées notamment dans le nord et le centre de l'Angleterre.

Le Royaume-Uni "pas en récession technique" en 2023

Le Royaume-Uni ne sera "pas en récession technique cette année", contrairement à ce qu'indiquaient les précédentes prévisions, a assuré Jeremy Hunt, au cours de la présentation budgétaire au Parlement.

M. Hunt a en outre annoncé que les mesures du gouvernement conservateur contre le coût de la vie atteindraient 94 milliards de livres (107,7 milliards d'euros) au total, cette année et l'an prochain.

Si le Royaume-Uni ne devrait pas connaître en 2023 deux trimestres consécutifs de contraction de l'activité --définition généralement admise de la récession--, son produit intérieur brut devrait bien se replier de 0,2% sur l'ensemble de l'année avant de rebondir, a-t-il précisé en se fondant sur les nouvelles prévisions de l'OBR, organisme de prévision budgétaire public.

L'OBR avait précédemment estimé, en novembre, que l'économie se contracterait de 1,4% en 2023.

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Lors de ses dernières prévisions en janvier, le Fonds monétaire international (FMI) avait anticipé que Londres serait cette année la seule grande économie à connaître la récession (avec un recul projeté de 0,6%).

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