Iran : la désobeissance civile, "un terreau fertile pour les prochains soulèvements"

Manifestation en soutien aux Iraniennes, le 29 octobre 2022, Rome, Italie
Manifestation en soutien aux Iraniennes, le 29 octobre 2022, Rome, Italie Tous droits réservés Gregorio Borgia/Copyright 2022 The AP. All rights reserved
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Par Euronews
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Iran : six mois après la mort de Mahsa Amini, les actes spontanés de désobéissance civile se poursuivent, en attendant la naissance d'un mouvement d'une plus grande ampleur.

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La mort en Iran de la jeune Mahsa Amini, le 16 septembre 2022, a déclenché une vague de contestation sans précédent, et une répression sanglante de la part de la République islamique. Six mois après, le mouvement se poursuit sous d'autres formes affirme Ryma Sheermohammadi, interprète et militante iranienne vivant en Espagne.

La contestation massive s'est progressivement transformée en une multitude d'initiativesde désobéissance civile, notamment sur les réseaux sociaux comme TikTok. Un changement de pratique forcé en raison de la répression policière brutale, qui a fait entre 300 et 500 victimes depuis le début du mouvement.

Au moins 137 exécutions

"On peut mettre sa vie en danger en sortant dans la rue" explique Daniel Bashandeh, politologue expert du Moyen-Orient. Cela a "provoqué une sorte de paralysie des manifestations" poursuit-il, alors que la population iranienne "avait__pris une initiative très importante contre le régime" dit-il.

Outre les victimes de violence policière, plus de 120 000 personnes ont été arrêtées et au moins 137 ont été exécutées pour avoir participé aux manifestations. Le régime a par ailleurs annoncé l'amnistie de 22 000 personnes cette semaine.

Sanctions occidentales

L'Union européenne a condamné cette répression violente en sanctionnant le régime, mais ce type d'action n'est pas suffisant selon Daniel Bashandeh.

"Il faut d'autres types de politiques, comme peut-être l'isolement diplomatique, et l'expulsion de différents ambassadeurs, comme cela a été fait avec la Russie" suggère-t-il. Mais "l__a gravité de la question réside dans le fait que l'Iran est un pays stratégique où il y a des ressources naturelles, en particulier du gaz et du pétrole, et il y a beaucoup, beaucoup d'intérêts en jeu" dit-il.

L'interprète et militaire iranienne Ryma Sheermohammadi, estime pour sa part que ce mouvement a permis de "réveiller la conscience des Iraniens".

"Les gens sont d'abord sortis pour protester contre la mort de Mahsa Amini et, cela s'est transformé en une lutte pour les droits de tous les Iraniens, réunissant différents groupes qui, jusqu'à récemment, ne se battaient que pour leurs propres droits" analyse-t-elle, résumant la lutte avec le slogan désormais incontournable "Femme, vie, liberté".

"Nous sommes entrés dans une nouvelle phase, celle de la désobéissance civile" conclut Daniel Bashandeh. "C'est le terreau des prochaines crises et surtout des prochains soulèvements" assure-t-il.

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