Emmanuel Macron se dit "à disposition de l’intersyndicale", mais pas sur la réforme des retraites

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse au sommet de l'UE à Bruxelles, 24 mars 2023.
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse au sommet de l'UE à Bruxelles, 24 mars 2023. Tous droits réservés AP
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Par euronews avec AFP
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L'annonce a été faite au lendemain d'une nouvelle journée de mobilisation marquée par un regain de tensions dans plusieurs villes de France, avocats et opposition dénonçant des violences policières.

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Emmanuel Macron s'est dit vendredi "à disposition de l'intersyndicale" pour discuter des questions liées au travail, mais sans remettre en cause sa réforme des retraites. Le chef de l’État ne veut pas d'un "pays à l'arrêt" et entend "continuer à avancer" malgré la colère sociale.

L'annonce a été faite au lendemain d'une nouvelle journée de mobilisation marquée par un regain de tensions dans plusieurs villes de France, avocats et opposition dénonçant des violences policières.

Le Conseil de l'Europe s'est alarmé d'un "usage excessif de la force par les agents de l'Etat", exhortant à ne pas "priver les manifestants pacifiques de la jouissance du droit à la liberté de réunion".

Depuis Bruxelles, où il assistait à un Conseil européen, Emmanuel Macron n'a pas accédé à cette demande.

"J'ai indiqué notre disponibilité à avancer sur des sujets comme l'usure professionnelle, les fins de carrière, les reconversions, l'évolution des carrières, les conditions de travail, les rémunérations dans certaines branches", a-t-il déclaré. "Et donc je suis à la disposition de l'intersyndicale si elle souhaite venir me rencontrer pour avancer sur tous ces sujets".

"Pour le reste et la réforme des retraites, elle est devant le Conseil constitutionnel et il est évident que nous attendrons (sa) décision", d'ici moins d'un mois, a-t-il ajouté.

Réponse insuffisante pour les organisations syndicales

"Personne ne va aborder de nouveaux dossiers en esquivant les retraites", a assuré le secrétaire national du syndicat, Yvan Ricordeau.

Le chef de l'Etat dit "qu'il veut discuter avec les syndicats... mais pas des retraites ! C'est une nouvelle provocation", a dénoncé Simon Duteil, co-délégué général de l'union syndicale Solidaires.

Les organisations syndicales avaient demandé, le 8 mars, à être reçues en urgence par Emmanuel Macron, qui leur avait opposé une fin de non-recevoir. La Première ministre Élisabeth Borne les avait alors renvoyés vers le ministre du Travail Olivier Dussopt.

"En démocratie, on n'a pas le droit à la violence"

L'exécutif "ne cèdera rien à la violence", a déclaré depuis Bruxelles Emmanuel Macron. "En démocratie, on n'a pas le droit à la violence".

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a dénoncé de son côté des "casseurs qui veulent tuer des policiers".

A Paris, des violences ont éclaté en tête de la manifestation avec leur lot de vitrines brisées et de mobilier urbain détruit. Des incidents se sont poursuivis tard dans la soirée dans le sillage de cortèges sauvages, à rebours d'un défilé où la grande majorité des manifestants a marché pacifiquement.

Gérald Darmanin a fait état de 457 interpellations, et de 441 blessés dans les rangs des forces de l'ordre.

Il a annoncé onze enquêtes judiciaires confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), alors que de nombreux observateurs évoquent un durcissement du maintien de l'ordre.

De nouveaux appels à des rassemblements vendredi soir et samedi à Paris circulaient sur les réseaux sociaux. En attendant la prochaine journée de mobilisation à l'appel de l'intersyndicale, le 28 mars.

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