Un journaliste mode en quête d'alexandrins (McQueen).
« Vole comme le papillon, pique comme l'abeille », disait Mohammed Ali,
Voilà qui colle bien à Giambattista Valli.
Comment la séduire, cette demoiselle printanière ?
D'apparence sage, elle cache une poudrière.
Pique-nique sur l'herbe, sans chichis,
Couverts en plastique, nappe rouge vichy.
Le tulle n'est pas un tue-l'amour,
Mais pour cet organza, sortez la carte Visa.
Pas des talons de 12, non, des ballerines,
Ces filles vous apaisent comme une aspirine.
Giambattista allie légèreté et volume,
Sur le podium, papillons, fleurs et plumes.
Et pour le finale, lourde tâche alors que crépitent les flashs.
Vert pistache ? Quel panache !
Cette fille, offrez-lui du champagne, pas de la Saint-Yorre,
Vous l'avez reconnu, voici le défilé Dior.
Damier noir et blanc, de la mode sans échec,
Dégainez le carnet de chèque.
Car oh mon Dieu cela coûte cher,
De tutoyer Kasparov et Fischer.
Imprimés Domino, on fait dans le ludique,
Vous y passerez tous vos Assedic.
Chaussée de vos lunettes, vous fixez l'horizon,
Dior enferme votre regard dans une prison.
Entrevoir, devant soi, oublier la périphérie,
Quelle beauté, quelle audace, quelle féérie.
Même si ces mannequins semblent engoncées dans une minerve,
Il faut leur reconnaître une indéniable verve.
De Paris, Dior reste la maison-mère,
Merci pour cette symphonie douce-amère.