A la rencontre d'un homme qui n'a reculé devant rien pour nourrir sa famille au Lesotho

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Par Lillo Montalto MonellaPascalinah Kabi
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Après nos deux podcasts consacrés au Lesotho dans notre série "Dans la tête des hommes", ce témoignage vidéo apporte un éclairage unique sur le sort des familles de mineurs dans ce pays enclavé en Afrique du Sud.

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En Europe, le quotidien des personnes les plus pauvres et les plus marginalisées d'Afrique nous est pour la plupart du temps étranger, sauf lorsqu'une tragédie survient. Par exemple, nous n'entendons jamais parler de ceux qui travaillent dans des mines - des hommes et des femmes qui ne reculent devant rien pour nourrir leur famille - qu'après que quelque chose de grave se produit sous terre.

Mais vous êtes-vous déjà demandé ce que ressentent ces personnes ? Quel genre de pression doivent-ils subir au quotidien ? Et, surtout, quelles sont les conséquences pour les familles laissées pour compte, lorsque l'un des parents est prêt à faire tout ce qu'il faut pour mettre du pain sur la table ?

Dans le cadre de notre série "Dans la tête des hommes", Euronews fait suite à la publication de deux documentaires exclusifs en podcast avec un témoignage vidéo qui apporte un éclairage unique sur le sort des familles de mineurs du Lesotho.

Dans cette vidéo (cliquez ⬆ sur le lecteur en tête d'article), nous racontons l'histoire d'une de ces familles, la famille Tlali.

L'homme de la maison, Motoana Tlali, rêvait de devenir un homme d'affaires mais il a dû renoncer à tous ses rêves lorsque la pauvreté l'a frappé, après la mort de son père.

À 21 ans, il a quitté la maison pour aller travailler dans une mine d'or en Afrique du Sud, où il a creusé et pelleté pendant les 32 années suivantes de sa vie, détestant ce travail souterrain "de tout son corps".

Là-bas, il a vu le pire. Un jour, quatorze de ses collègues ont péri sous ses yeux dans un terrible accident. Motoana Tlali a été le seul survivant de son équipe.

Lorsque nous l'avons rencontré, chez lui, dans la circonscription de Bela-Bela, à Berea, il nous a dit que ces blessures n'étaient pas encore refermées. Il fait encore des cauchemars, mais depuis des années, il ne partage pratiquement plus ses expériences douloureuses avec sa famille.

Sa femme, Makhabo, se souvient qu'il ne rendait guère visite à sa famille lorsqu'il travaillait dans les mines, et que lorsqu'il le faisait, il avait l'habitude d'arroser sa visite d'alcool et d'avoir un comportement abusif.

"Je soupçonne que ce sont les accidents tragiques dont il a été témoin dans les mines qui l'ont poussé à devenir un gros buveur, peut-être voulait-il faire disparaître ces expériences dramatiques de sa tête", confie-t-elle à Euronews. "Les mines payaient bien pour des gens qui n'étaient pas éduqués, et à l'époque les mineurs faisaient l'envie de tous leurs pairs et de leurs parents".

Quelques semaines après l'enregistrement de cette interview, Motoana Tlali est mort d'une pneumonie à 68 ans. Les maladies pulmonaires sont courantes chez ceux qui ont travaillé dans les mines.

Il laisse derrière lui sa femme, quatre fils et deux filles.

Malgré la vie tragique de son père, l'un de ses fils - Tlali Benedict Tlali - souhaite toujours suivre les traces de son père et être un jour employé dans les mines sud-africaines. Tout comme lui, il pense que travailler sous terre est le seul moyen d'échapper définitivement à la pauvreté et de subvenir au mieux aux besoins de sa famille.

Episode 9

Episode 10

Ce programme est financé par le European Journalism Centre, dans le cadre du programme European Development Journalism Grants avec le soutien de la Fondation Bill & Melinda Gates.

Video editor • Laetitia Rodari

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