Anna Delvey, Simon Leviev, Elisabeth Holmes... quand les escrocs fascinent le petit écran

Billy Mac Farland, Anna Delvey, et Elisabeth Holmes
Billy Mac Farland, Anna Delvey, et Elisabeth Holmes Tous droits réservés AP Photo
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Par Laurie MussetTim Gallagher
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Anna Delvey, Simon Leviev, Elisabeth Holmes et Billy Mac Farland sont de jeunes escrocs, tous fascinés par l’argent. En biopic ou en documentaire, ces histoires d'arnaqueurs ont le vent en poupe sur les plateformes de streaming.

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Ils ont été rattrapés par la justice, parfois condamnés pour détournement de fonds, ou faux et usage de faux, ont presque tous la trentaine et un point commun : la télévision. Ces escrocs modernes, friands de nouvelles technologies et des réseaux sociaux, font fureur sur les plateformes de streaming. Coup d'œil sur quatre histoires tirées d'arnaques récentes.

L'arnaqueur de Tinder

D’abord, il y a eu Shimon Hayut, alias Simon Leviev, aussi connu sous le nom de “séducteur de Tinder”. Il séduit ses victimes sur l’application de rencontre Tinder. Son scénario est bien rôdé : il se présente comme étant un riche travailleur, souvent en déplacements, dont la famille est spécialisée dans le diamant.

Après avoir établi une relation de confiance, Simon appelle à l’aide ses riches victimes : il a besoin de beaucoup d’argent pour fuir ses ennemis. Il aurait escroqué ainsi quelque 10 millions de dollars.

Sorti sur Netflix en février 2022, le documentaire “L’arnaqueur de Tinder” était en tête des audiences quelques jours seulement après sa sortie, atteignant le top 10 de la plateforme de streaming dans plus de 90 pays.

La fausse héritière

Quelques jours plus tard, c'est un biopic que diffuse Netflix, “Inventing Anna” : l’histoire d’Anna Sorokin, plus connue sous le nom d’Anna Delvey. L’histoire commence dans la jet-set New-Yorkaise, avec une fausse identité, un faux passé.

Désireuse de créer un club ultra sélect pour les artistes, Anna met tout en œuvre pour entrer en relation avec les fortunes les plus connues du tout New York. Quitte à se faire passer pour la fille d’un riche magnat russe, émigré en Allemagne. Quitte à escroquer quelque 275 000 dollars aux hôtels et aux banques. Quitte à emprunter un jet privé sans jamais le payer.

TIMOTHY A. CLARY/AFP
Anna Delvey lors de son procès à la Cour suprême de New York, en avril 2019.TIMOTHY A. CLARY/AFP

La popularisation de son biopic a directement profité à la jeune arnaqueuse, même en prison. Anna Sorokin aurait touché quelque 320 000 dollars sur les droits d’adaptation, selon le média Insider. Mais une fois l’ensemble de ses victimes remboursées, le magazine économique Capital précise que la fausse héritière n’en aurait touché réellement que 20 000 dollars.

La menteuse de la Silicon Valley

Adulant Steve Jobs jusqu’à lui en copier ses habitudes vestimentaires (un col roulé noir), Élisabeth Holmes abandonne ses études à Stanford pour tenter de monter "la start-up qui changera le monde”. Elle crée Theranos, l’entreprise qui se targue de révolutionner les tests sanguins.

Un brevet frauduleux, une belle histoire, et les magnats de la Silicon Valley investissent des millions de dollars dans le projet, sans qu’il soit réellement commercialisable. Une arnaque qui a permis à la jeune femme d’escroquer plus de 700 millions de dollars à ses investisseurs.

La peine juridique n’est pas encore prononcée. En attendant, Elisabeth Holmes reste libre sous caution. La plateforme Disney+ s’inspire librement de l’histoire dans une série fictionnelle : “The Dropout”, alors que HBO privilège le format documentaire, intitulé “The Inventor: Out for Blood in Silicon Valley”.

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Elisabeth Holmes quittant la Cour fédérale à San Jose (Californie) en janvier 2022.Nic Coury/ AP Photo

Le festival raté

Le concept était pourtant vendeur auprès de la jet-set américaine : des concerts festifs dans un archipel paradisiaque aux tentes grand confort et de la nourriture digne des plus grands chefs. Billy Mac Farland promettait un festival luxueux : le Fyre festival.

Par manque de moyens et d'organisation, le festival peine à être organisé et fini par tourner au désastre. À peine arrivés sur le site, les festivaliers découvrent que ce pour quoi ils ont payé n’existe pas : les tentes de luxes sont des abris d’urgence en cas de cyclone, les repas luxueux : une simple de tanche de pain et du fromage.

Après un vent de panique, les festivaliers repartent, parfois sans une partie de leurs affaires. Billy MacFarland, ne daignant rembourser personne, a soutiré plus de 26 millions de dollars à ses victimes. Une fête qui s’est conclue par six ans de prison.

Dans un documentaire nourri d’images d’archives réalisées lors de l’organisation du festival, Netlifx produit “Fyre, le meilleur festival qui n’a jamais eu lieu”.

Que sont devenus ces quatre escrocs ?

Simon Leviev s’est fait arrêter en Espagne après avoir coincé sa Maserati dans du sable. Selon le Daily Mail, l’arnaqueur de Tinder a été démasqué grâce au documentaire de Netflix.

Pour les autres, la popularité continue. Elisabeth Holmes occuperait sa villa de quelques millions de dollars en Californie, en attendant sa sentence juridique en septembre 2022, selon le site anglais Good To.
Anna Delvey vend sur Instagram des dessins réalisés par elle-même sur son passé d’arnaqueuse. Les prix vont de 250 à 700 dollars. Et depuis sa cellule, Billy MacFarland a même lancé un podcast sur le retour de son festival raté: le “Dumpster Fyre” (“Fyre, la benne à ordure”).

Si les escrocs se sont faits rattrapés par la justice, ces histoires, elles, continuent d'être source de profits : pour les plateformes comme pour les arnaqueurs.

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