Rosalie Bailie a passé les six derniers mois à replanter des coraux au large des côtes du Kenya.
Rosalie Bailie, biologiste marine, a obtenu son diplôme universitaire au début de la pandémie. Depuis octobre dernier, elle travaille avec l'ONG néerlandaise REEFolution pour restaurer les coraux à Diani, au Kenya.
Les récifs du monde entier sont menacés d'être décimés par le blanchiment à mesure que la température des océans augmente.
"La chaleur de l'eau rend les coraux malades, "paniqués" et ils expulsent les petites algues minuscules qui vivent en leur sein", explique la biologiste.
Certains pâlissent voire deviennent blancs, laissant derrière eux ce qui ressemble à un squelette. Si les petites algues expulsées ne reviennent pas à temps, les coraux présents au sein de ces écosystèmes incroyablement lents à se rétablir meurent pour de bon. Notons que ces petites algues, de minuscules organismes, coexistent en symbiose avec les coraux, leur fournissant 90 % de leur énergie.
"Bien qu'ils n'occupent en réalité que 0,1 % du fond de l'océan, près d'un quart de toute la vie marine passe une partie de sa vie dans ces récifs coralliens", ajoute Rosalie Bailie.
De nombreuses populations côtières dépendent de ces écosystèmes marins comme source de nourriture, d'emplois et de revenus issus du tourisme. Les récifs coralliens offrent également une protection en brisant l'énergie des vagues lors de tempêtes ou même de tsunamis.
Comment entretenir un récif corallien ?
En 1998, un blanchiment massif a eu lieu au large des côtes d'Afrique de l'Est et a durement touché les récifs du Kenya. La région a perdu 66 à 80 % de ses coraux.
Rosalie Bailie a notamment travaillé sur un projet visant à mettre en place un nouveau site de restauration à Diani, au Kenya. Avec son équipe, elle a "jardiné" des fragments qui se détachent naturellement des coraux à cause des fortes vagues ou des animaux comme les tortues qui se frottent contre le récif.
"S'il est laissé dans les décombres, il sera recouvert de sable, étouffé et n'aura que très peu de chances de survivre", explique-t-elle.
"Nous plongeons avec une grande caisse afin de recueillir tous ces petits morceaux qui se détachent. Ensuite nous les utilisons pour les accrocher dans une pépinière."
Les bébés coraux sont suspendus dans une sorte de "nurserie" qui ressemble aux branches d'un arbre. Après six à neuf mois, ils sont assez grands et forts pour être replantés.
Pour augmenter leurs chances de survie, l'équipe de REEFolution utilise des récifs artificiels fabriqués à partir de bouteilles de verre recyclées. En augmentant la biodiversité des fonds marins, ils aident les régions côtières du Kenya à résister aux effets du réchauffement climatique.
Article traduit de l'anglais