Cette semaine, question de Florian, étudiant à Bruxelles :
“N’est-ce-pas un problème que le président du Conseil Herman Van Rompuy
manque de visibilité par rapport à d’autres personnes, telles que M. Barroso?”
Pascal Delwit, Professeur de Science politique à l’Université libre de Bruxelles, lui répond :
“En fait, la fonction de Président du Conseil européen est une nouvelle fonction et elle doit essayer de marier deux choses formellement et fondamentalement.
La première – et c’est pour cela que la fonction a été créée – c’est d’essayer d’animer le Conseil européen et de dépasser la difficulté de la présidence tournante tous les 6 mois et d’assurer la continuité. La deuxième, c’est de s’inscrire dans le paysage institutionnel de l’Union et aussi dans le paysage des Etats membres de l’Union, c’est-à-dire de ne pas non plus prendre trop de place. Trop de place par rapport à des personnalités comme le président de la Commission européenne, actuellement José Manuel Barroso, mais aussi d’un point de vue médiatique, ne pas prendre trop de place par rapport aux chefs d’Etat et de gouvernement, en particulier bien évidemment, par rapport aux chefs d’Etat et de gouvernement des principaux Etats : l’Allemagne, la France, l’Espagne, l’Italie et la Grande-Bretagne qui ne souhaitent pas passer à l’arrière plan dans l’action qu’ils mènent à l‘échelle de l’UE par rapport à des personnalités incarnées de l’Union que ce soit le président de la Commission aujourdhui José Manuel Barroso ou le président du Conseil européen, aujourd’hui Herman Van Rompuy.
Et Herman Van Rompuy endosse parfaitement cette posture-là c’est-à-dire qu’il a une action de fond très sensible, il essaie d’assurer cette continuité et une forme de coordination des chefs d’Etat et de gouvernement sans – je dirais – empiéter sur la fonction médiatique assumée et assurée par les différents chefs d’Etat et de gouvernement, en particulier dans la préparation des Conseils européens et dans la conclusion des Conseils européens.
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