Pour résoudre la crise migratoire l'UE doit prendre des décisions difficiles

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Par Euronews
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Pour évoquer avec la dramatique crise des réfugiés nous avons interrogé Janis Emmanouilidis, analyste politique European Policy Centre. Euronews

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Pour évoquer avec la dramatique crise des réfugiés nous avons interrogé Janis Emmanouilidis, analyste politique European Policy Centre.

Euronews : « Tout le monde a vu l’attaque de policiers contre des migrants le long de la frontière entre la Hongrie et la Serbie. Où est l’Europe ? A-t-elle perdu tout contrôle ? »

Janis Emmanouilidis« Tout d’abord ces images sont des images terribles et nous n’aurions pas pu croire les voir au sein de l’Union européenne ou dans son voisinage proche. Nous devons probablement prendre conscience que des réfugiés vont continuer à venir. Quelles que soient les barrières que vous construisez, quelle que soit leur hauteur, ces personnes sont désespérées, elles quittent leur pays parce qu’elles cherchent un meilleur avenir pour elles mêmes et pour leurs enfants. Cela signifie que cela ne va pas s’arrêter.

Euronews: « Les ministres de l’Intérieur ne sont pas parvenus à s’entendre sur un système de quotas, proposé par la Commission européenne. Nne nouvelle rencontre est prévue. Qu’est-ce que vous attendez de ce Conseil alors que certains pays veulent pousser pour un accord même sans unanimité ? »

Janis Emmanouilidis: « C’est une crise qui s’ajoute à d’autres crises comme la crise de l’euro ou la crise avec la Russie à propos de l’Ukraine. Dès lors ajouter des difficultés à des crises qui sont d’une certaine manière connectées, cela rend la situation encore plus compliquée. D’un point de vue politique c’est une mauvaise nouvelle pour l’UE en général. »

Euronews : « L’Allemagne accueille un grand nombre de réfugiés, elle devrait d’ailleurs accueillir près d’un million de personnes d’ici la fin de l’année. Mais Berlin a tout de même fermé ses frontières ? »

Janis Emmanouilidis:« La chancelière Angela Merkel a pris la décision d’ouvrir ses frontières mais dans le même temps elle subit des pressions, des pressions internes. La CDU, la formation d’Angela Merkel, subit des pressions de son parti frère, à partir de Munich. En même temps, en fermant les frontières, au moins temporairement, la chancelière pousse les autres États membres à faire un effort pour parvenir à un compromis au niveau européen. Il y a donc de nombreuses raisons qui expliquent ces choix. »

Euronews : « Oui mais la fermeture des frontières a créé de nombreuses tensions entre les États membres et avec les autres pays européens. Il y une escalade des tensions ? »

Janis Emmanouilidis : « Tout fait, mais parfois au niveau européen il faut ce type d’escalade avant de parvenir à un compromis. Le point important est que rapidement, peut-être le sommet de la semaine prochaine sera le bon moment, il faut trouver un compromis. Mais les causes profondes de cette crise ne seront pas résolues par une décision la semaine prochaine, et relocaliser 160 000 personnes ne résoudra pas ce défi. De nombreuses et difficiles décisions doivent être prises et je ne suis pas sûr que l’Union européenne sera prête à le faire. »

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