Changement climatique : "Pour sa sécurité, l'Europe doit faire plus"

Changement climatique : "Pour sa sécurité, l'Europe doit faire plus"
Par Euronews
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A l’heure de la 22ème conférence des Nations Unies sur le climat à Marrakech, examinons de quelle manière l’Europe est touchée par le changement climatique, voyons si elle en fait aussi pour lutter co

A l’heure de la 22ème conférence des Nations Unies sur le climat à Marrakech, examinons de quelle manière l’Europe est touchée par le changement climatique, voyons si elle en fait aussi pour lutter contre le phénomène et évoquons l’avenir de la politique américaine sur le climat après l‘élection de Donald Trump avec Nick Mabey, spécialiste britannique de la question et directeur général de E3G (Environnementalisme Troisième Génération).

Sophie Claudet, euronews :
“Le changement climatique n’a pas lieu uniquement à l’autre bout du monde. Il se produit aussi en Europe. Quelles sont ses manifestations ?”

Nick Mabey, directeur général de E3G :
“Il nous affecte de quatre manières : premièrement, par une recrudescence des inondations dans le nord de l’Europe comme le cas du Danube il y a quelques années. Il y a aussi partout des évènements climatiques extrêmes comme les tempêtes à Gênes et dans le sud de la France l’an dernier.
Mais peut-être que les conséquences les plus graves, ce sont les sécheresses accrues dans le sud de l’Europe. La zone Méditerranée se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde. Ce qui a un impact sur les pays du sud de l’Europe, mais aussi bien entendu, dans les pays sur l’autre rive de la Méditerranée. Cela provoque de l’instabilité, des tensions sociales et des migrations.”

“L’Europe doit revoir ses ambitions à la hausse”

Sophie Claudet :
“En fait-on assez dans l’Union européenne pour ralentir le réchauffement climatique ?”

Nick Mabey :
“L’Union fait beaucoup. Nous sommes les meilleurs au monde pour l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et les voitures propres. Mais malheureusement, les scientifiques publient des prévisions de plus en plus pessimistes et pour assurer notre sécurité, nous devons faire plus.
Donc, pour atteindre les derniers objectifs fixés à Paris, l’Europe devra revoir ses ambitions à la hausse d’ici 2020 et 2030.
La bonne nouvelle, c’est qu’on économisera de l’argent parce que le coût de la réduction des émissions a énormément chuté.”

EU well on track to meet #EU2020#emissions reduction #targethttps://t.co/cgyocvKo60pic.twitter.com/ZZfw2uGQqw

— EU Climate Action (@EUClimateAction) 8 novembre 2016

Les centrales à charbon de la Pologne et de l’Allemagne

Sophie Claudet :
“Pourquoi sommes-nous en Europe encore si dépendants du charbon ?”

Nick Mabey :
“Le véritable problème du charbon en Europe se situe en Pologne et en Allemagne. Dans ces pays, les centrales à charbon ne sont pas rentables, mais elles génèrent beaucoup d’emplois et de ce fait, un soutien aux partis au pouvoir.
Le gros problème à régler en Europe, c’est de trouver comment garantir une transition juste vers une nouvelle activité pour ces travailleurs qui gagnent leur vie grâce aux centrales à charbon. C’est là-dessus que les syndicats concernés et de nombreuses organisations comme la mienne travaillent en ce moment.”

L’Allemagne abuse encore du charbon https://t.co/IwmRrXzpbKpic.twitter.com/pWw9c0QnXE

— L'EnerGeek.com (@Lenertweet) 10 novembre 2016

Quelles conséquences aurait un éventuel immobilisme américain ?

Sophie Claudet :
“Les Etats-Unis sont l’un des plus gros émetteurs de CO2 au monde. On sait que le président américain élu Donald Trump veut se retirer de l’accord de Paris. S’il y parvenait, quel signal cela enverrait-il à la Chine et à l’Inde, d’autres gros émetteurs de CO2 ?”

Nick Mabey :
“Je suppose que Donald Trump essaiera de se retirer de l’accord de Paris, cela lui prendra quatre ans selon “les principes de l’accord”. Il pourrait aller plus vite, mais je crois que ce serait très difficile pour lui d’obtenir l’assentiment du Congrès.
Je me suis récemment entretenu avec des Chinois, avec des Indiens et je pense que le monde a changé depuis que George W. Bush s’est retiré du Protocole de Kyoto. La Chine et l’Inde savent qu’elles ont besoin d’un climat stable pour remplir leurs propres objectifs de développement et protéger leurs populations.
Et même si cela ralentira la dynamique politique, ces pays voient bien qu’il est dans leur propre intérêt d’aller de l’avant. La véritable question, c’est de savoir si l’immobilisme américain ralentirait les actions au niveau mondial à tel point qu’on atteindrait des points de basculement critiques qui aggraverait le changement climatique de manière irréversible.”

Réchauffement climatique: Trump pourra-t-il revenir sur l'accord de Paris? https://t.co/9h2BbzM6vhpic.twitter.com/ZjpxwppIRU

— Libération (@libe) 9 novembre 2016

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