Irlande du Nord : "Londres n'est plus un arbitre neutre"

Irlande du Nord : "Londres n'est plus un arbitre neutre"
Par Euronews
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Pour Charles Grant, établir des contrôles à la frontière de l'Irlande serait une provocation pour les nationalistes extrémistes en Ulster.

Il y a un an, les Britanniques votaient majoritairement pour une sortie de leur pays de l’Union européenne. Alors que les négociations sont officiellement lancées depuis le 19 juin dernier, nous interrogeonsCharles Grant, spécialiste des relations entre le Royaume-Uni et l’UE sur la question de la future frontière extérieure de l’Union qui séparera l’Irlande du Nord et l’Irlande. Pour lui, “si on a de nouveau [des] contrôles, ce sera une provocation aux yeux des nationalistes extrémistes.”

Sophie Claudet, euronews :
“On sait que Theresa May a offert plus d’un milliard d’euros à l’Irlande du Nord dans le cadre de son accord avec les unionistes du DUP. Les séparatistes pourront-ils encore réclamer la réunification de l’Irlande ?”

Charles Grant :
“Maintenant que le DUP, qui représente une forte communauté en Irlande du Nord, est sur la même ligne que le gouvernement britannique, comment ce dernier peut-il être un arbitre neutre dans le processus de paix en Irlande du Nord – qui est toujours un problème, il y a encore de nombreuses questions difficiles à régler -. Cela pourrait renforcer cette idée chez les catholiques que rester dans le Royaume-Uni est une mauvaise chose, qu’ils ne sont pas bien traités, que leurs ennemis du DUP sont proches du gouvernement britannique désormais. Cela pourrait alimenter le sentiment nationaliste.
Mais d’après ce que je vois, la plupart des gens dans le nord et dans le sud de l‘île ne veulent pas d’une Irlande réunifiée : ce serait un pas de trop et simplement trop compliqué à l’heure actuelle.”

"Les contrôles seront une provocation aux yeux des nationalistes extrémistes"

Sophie Claudet :
“D’après vous, en ce qui concerne l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, se dirige-t-on vers une frontière étanche ou alors, en partie ouverte ?

Charles Grant :
“Si la Grande-Bretagne quitte l’union douanière européenne, il y aura des contrôles douaniers aux frontières entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, y compris entre le nord de l’Irlande et le sud de l’Irlande, pour vérifier que les droits sont payés, que les formulaires sont remplis et que les règles d’origine sont respectées.”

Sophie Claudet :
“Pensez-vous que dans le contexte particulier de l’Irlande, il pourrait y avoir un regain de tensions, voire des violences ?”

Charles Grant :
“C’est possible, oui. Parce que si on a de nouveau ces contrôles, ce sera une provocation aux yeux des nationalistes extrémistes qui réclameront une Irlande unifiée. Et si on construit des postes-frontières, je sais qu‘à Dublin, on craint que des terroristes puissent les incendier ou les faire sauter. C’est une très bonne raison pour ne pas avoir de postes-frontières, mais aussi pour que la Grande-Bretagne reste dans l’union douanière européenne. Mes amis à Dublin redoutent fortement que la Grande Bretagne ne quitte l’union douanière à cause de l’impact que cela aurait sur le processus de paix en Irlande du Nord.”

A la frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, aucune douane ni barrière. Jusqu'à quand? https://t.co/UjpC6Csq7R#Brexitpic.twitter.com/XXb8t73OJl

— Le Temps (@letemps) 28 juin 2017

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