Le Fidesz s'est permis quelques emprunts idéologiques au parti d'extrême-droite Jobbik.
C’est le thème central des élections de dimanche en Hongrie : l’immigration. Et le Premier ministre sortant Viktor Orbán, qui brigue un troisième mandat, a choisi la rhétorique de la peur, comme des affiches qui montrent des centaines de migrants aux portes du pays.
Un discours emprunté à Jobbik, le parti d’extrême-droite. Face aux accusations de racisme, ce dernier a entamé depuis quelques années une « dédiabolisation » :
"Ce que Jobbik représente aujourd'hui ressemble beaucoup plus à l'ancien Fidesz, le parti d’Orbán, et ce que Fidesz représente aujourd’hui ressemble davantage à l'ancien Jobbik. Une permutation a eu lieu" estime Gábor Vona, actuel président et fondateur du Jobbik.
Face à des partis de droite et d’extrême droite reliés par les mêmes idées, aucune opposition solide ne s’est formée. Résultat : la question de l’immigration a occupé une place prépondérante pendant la campagne, au détriment d’autres enjeux
"Tant que l'opposition est fragmentée et que les votes sont dispersés, cette campagne basée sur les migrants suffit à mobiliser la base électorale du gouvernement actuel" commente l'analyste politique Balazs Bocskei.
Une stratégie qui pourrait s’avérer payante pour Viktor Orbán : le Fidesz reste largement en tête dans les sondages.