Emmanuel Macron détaille son programme européen à Strasbourg

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Par Euronews avec AFP
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Le président français a défendu sa vision de l'Europe devant le Parlement européen.

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Le président français Emmanuel Macron s'est adressé ce mardi pour la première fois aux députés européens réunis à Strasbourg pour tenter de les mobiliser autour de son ambition de "refonder l'Europe", qui est loin de susciter l'enthousiasme de Berlin à Budapest.

Lors de son discours, Emmanuel Macron a notamment proposé de "créer un programme européen" pour financer les collectivités locales accueillant des réfugiés, afin de dépasser "le débat empoisonné" sur les quotas de répartition au sein de l'UE.

Pour le chef d'Etat français, il s'agit d'un des dossiers sur lesquels "nous devons obtenir des résultats tangibles".

Pour cela, a fait valoir Emmanuel Macron, il faut "débloquer le débat empoisonné sur le règlement de Dublin et les relocalisations, mais aussi dépasser ce débat, en construisant la solidarité interne et externe dont l'Europe a besoin".

Les Etats membres de l'UE se sont donné jusqu'en juin pour s'accorder sur une réforme du "réglement Dublin" (en l'occurrence Dublin III - 26 juin 2013), qui désigne quel pays a la responsabilité de traiter une demande d'asile faite en Europe. Ce dispositif décrié la confie presque toujours à ceux de première entrée dans l'UE, faisant peser une charge démesurée sur des pays comme la Grèce et l'Italie, mais sa réforme est enlisée depuis près de deux ans.

La Commission européenne, soutenue notamment par Berlin, propose de partager l'accueil par des quotas de "relocalisation", qui ne seraient toutefois déclenchés qu'en cas de crises comparables à celle de 2015, quand 1,26 million de personnes ont demandé l'asile dans l'UE.

Le président français a également affirmé que la France "est prête à augmenter sa contribution" au budget européen dans le cadre du prochain budget pluriannuel de l'UE pour la période qui s'ouvrira en 2021. "Mais pour cela c'est une refondation du budget lui-même qu'il faut envisager", a-t-il ajouté, en proposant notamment la suppression des rabais "qui ne sauraient survivre au Brexit". 

Le président a aussi proposé de "rouvrir le débat sur le marché du carbone" afin de "pousser l'idée d'un prix minimal du carbone" et "d'une taxe carbone aux frontières". 

Enfin, Emmanuel Macron a lancé en terminant son discours devant les eurodéputés que "Je ne veux pas faire partie d'une génération de somnambules". "J'appartiens à une génération qui n'a pas connu la guerre et qui est en train de s'offrir le luxe d'oublier ce que les prédécesseurs ont vécu", a-t-il averti.

Face à des bancs largement remplis, le président français a dressé un tableau sombre de la situation du Vieux continent sur fond de montée des populismes et du sentiment antieuropéen dans nombre de pays de l'UE.

A l'issue du discours du président français, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a pris la parole en affirmant devant les députés que, selon lui, "la vraie France est de retour".

C'est le second "grand" discours sur l'Europe du président français après celui qu'il avait prononcé à la Sorbonne en septembre dernier, où il avait présenté sa vision de l'Europe.

Le discours d'Emmanuel Macron a été suivi d'un débat sur l'avenir de l'Europe.

Revoir le discours du président français :

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