Amende record en vue pour Google

Des silhouettes vues devant le logo de Google
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Par Euronews avec AFP, Reuters
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La commission européenne l'a annoncé au numéro un du géant américain du net, Sundar Pichai, hier soir, selon une source proche du dossier.

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Google, le géant du net, s'apprête à devoir payer une nouvelle amende de plusieurs milliards d'euros à l'Union européenne. Cette fois-ci, l'entreprise américaine sera sanctionnée pour avoir abusé de la position dominante de son système d'exploitation pour smartphone, Androïd, sanctionnée aussi pour asseoir la suprématie de ses propres applications et avant tout son service de recherche en ligne. Le montant de l'amende n'est pas encore connu, mais devrait pulvériser le dernier record de 2,42 milliards d'euros il y a un an, en juin 2017.

La commission européenne en a informé le numéro de Google, Sundar Pichai, hier soir, selon une source proche du dossier.

Cette nouvelle sanction contre le géant américain arrive dans un contexte particulièrement tendu entre l'Union européenne et les Etats-Unis sur le commerce et l'OTAN.

Dans une semaine, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, est d'ailleurs attendu à Washington pour en discuter avec le président américain Donald Trump.

Le dossier antitrust Androïd, qui est le système d'exploitation utilisé pour 80% des appareils en Europe et dans le monde, et l'équivalent de l'IOS pour l'iPhone d'Apple, est dans le collimateur de la Commission européenne depuis plusieurs années.

Les dossiers

Dans ses griefs adressés le 20 avril 2016 à Google, la Commission européenne accusait premièrement l'américain d'obliger les fabricants de smartphones, comme le coréen Samsung ou le chinois Huawei, à préinstaller "Google Search" et de le paramétrer comme service de recherche par défaut, ou exclusif, sur la grande majorité des appareils sous Android vendus en Europe.

La Commission accusait deuxièmement Google d'avoir empêché les fabricants de vendre des smartphones fonctionnant sous des systèmes d'exploitation concurrents, et troisièmement d'avoir accordé des incitations financières aux fabricants et aux opérateurs de réseaux mobiles à la condition qu'ils préinstallent en exclusivité Google Search sur leurs appareils.

Après plus de deux ans de discussions, la firme de Mountain View n'a pas réussi à convaincre l'exécutif européen. L'amende record devrait être assortie d'une injonction à changer de comportement dans un délai de 90 jours.

Dans le cas antitrust Shopping, Google avait proposé des remèdes en septembre, toujours en cours d'examen par la Commission européenne.

Le groupe californien avait également déposé en septembre 2017 un recours contre l'amende de Bruxelles, devant la Cour de justice de l'UE (CJUE), ce qu'il ne devrait pas manquer de faire non plus dans le dossier Android.

Etant donné la complexité des affaires, il faudrait compter environ deux ans avant une décision de la justice.

Outre Shopping et Android, la Commission européenne a un troisième fer au feu contre Google: ses pratiques publicitaires.

Elle lui reproche depuis le 14 juillet 2016 d'avoir abusé de sa position dominante avec sa régie publicitaire AdSense (80% du marché en Europe) en limitant artificiellement la possibilité pour les sites web tiers d'afficher les publicités contextuelles émanant de concurrents. Là aussi une amende pourrait se profiler.

_Le montant de l'amende est décidé au dernier moment et peut atteindre théoriquement, selon les règles de la concurrence européenne, jusqu'à 10 % du chiffre d'affaires global de l'entreprise, qui s'élevait pour Alphabet, maison mère de Google, à 94,7 milliards d'euros en 2017. _

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