Gibraltar et le casse-tête du Brexit

Gibraltar et le casse-tête du Brexit
Tous droits réservés 
Par Ana LAZARO
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button

Loin du Royaume-Uni, le Brexit est aussi source d’inquiétude au bord de la Méditerranée. Madrid négocie avec Londres le sort des futures relations avec Gibraltar, territoire britannique sur le continent européen.

PUBLICITÉ

Tous les jours près de 8 000 Espagnols traversent la frontière pour travailler à Gibraltar. Mais avec le Brexit ces travailleurs frontaliers ont peur de perdre leur emploi situé sur ce territoire britannique. Ils craignent des procédures supplémentaires pour obtenir un visa et anticipent de longues files d'attente pour passer d'un pays à l'autre. Gibraltar est un moteur économique des régions du sud de l'Espagne. Le territoire britannique génèrerait 26% du Produit intérieur brut. C'est un bassin d'emplois mais aussi un marché d'exportation pour les produits et les services espagnols. Loren Perianez dirige une entreprise en Espagne. Il explique que 40% de son chiffre d’affaire est directement lié avec Gibraltar.

L'inquiétude est aussi palpable côté britannique. L'entreprise GibMaroc importe par la route des produits frais venus de toute l'Europe. Pour son activité il est essentiel de maintenir de la fluidité le long de la frontière. Selon le patron un accord est toujours possible mais il se prépare à tous les scénarios. "Gibraltar et ses habitants sont des survivants et de véritables entrepreneurs, nous rebondissons en permanence", précise George Desoisa. Les habitants de Gibraltar ont voté à 96% contre la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Pour L’Espagne les négociations actuelles sont l’occasion de régler certains différends avec le rocher britannique. Madrid a décidé de mettre de côté la question de la souveraineté. Toutefois les autorités espagnoles comptent bien utiliser le Brexit pour régler d'autres questions comme l'utilisation commune de l'aéroport de Gibraltar, la lutte contre le trafic de cigarette ou encore les décharges en mer. Mais le principal point de friction demeure la transparence fiscale. Le chef du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo, n’est cependant pas inquiet. "Je pense que nous avons fait de bons progrès parce que nous avons des objectifs partagés. Et si vous avez des objectifs partagés mais pas encore d'accord technique, on peut rester optimiste", assure-t-il. Un compromis entre Madrid et Londres semble proche. Mais en cas d'échec l'Espagne pourrait exclure Gibraltar de l'accord sur le Brexit.

Journaliste • Grégoire Lory

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

L'Espagne menace de voter contre l'accord sur le Brexit

Le pessimisme de l’UE avant le sommet sur le Brexit

Brexit : Gibraltar au menu