La recette suédoise pour créer son entreprise et agir pour la société

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Par Claudio RosminoStéphanie Lafourcatère
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Comment trouver un emploi en créant son entreprise et en œuvrant pour la société ? Le projet One Stop Future Shop mené en Suède a la réponse.

Dans cette édition de Smart Regions, notre journaliste Claudio Rosmino nous présente un projet mené à Göteborg en Suède qui grâce au soutien de la politique de cohésion de l'Union européenne, a permis à des centaines de créateurs d'entreprise de mener à bien leur projet tout en lui donnant une dimension sociale.

À Biskopsgarden, un quartier sensible de Göteborg, le programme One Stop Future Shop a permis à des personnes sans emploi et notamment des migrants qui sont nombreux à vivre sur place, de lancer leur projet de création d'entreprise.

"Ce sont ceux dont les réseaux sont les moins développés et qui ont très peu de connaissances sur le marché du travail suédois et sur le type de soutien dont ils peuvent bénéficier de la part des organismes publics," fait remarquer Annie Hohlfält, directrice du Centre de l'innovation et de l'entrepreneuriat, partenaire du projet.

Éviter une spirale négative

Les chômeurs qui sont accueillis dans ce centre sont tous de potentiels entrepreneurs. En les aidant, on les empêche de plonger éventuellement dans une spirale négative, aussi bien pour eux que pour la société, affirme Samira Savarani, consultante au sein du centre. 

"S'agissant des migrants qui arrivent en Suède, il leur faut en moyenne 9 ans pour entrer sur le marché du travail, donc il faut les aider," insiste-t-elle. 

"S'ils ne trouvent pas de porte de sortie, ils vont entrer dans une nouvelle période où la frustration et la colère peuvent se déclencher," affirme la jeune femme. "L'étape d'après qui est la dernière en fait, c'est quand les gens perdent espoir, qu'ils commencent à avoir des problèmes psychologiques, que leur famille se déchire : ce qui a un coût pour la société," souligne-t-elle.

Création de 140 entreprises en trois ans

Ce projet se distingue par son approche multiculturelle : il délivre des conseils dans six langues (arabe, anglais, perse, somali, espagnol et suédois) et met l'accent sur le développement durable et l'entrepreneuriat social.

Depuis 2016, ce programme soutenu par la Politique de cohésion de l'Union européenne par le biais d'un financement de 500.000 euros sur un budget total de 1,78 millions d'euros a contribué à la création de 140 entreprises.

Nous en découvrons un exemple en nous rendant dans un nouveau restaurant "La Fonda Mexicana" situé dans une zone industrielle à l'extérieur de Göteborg.

Originaire du Mexique, Ana Gema Tolentino voulait lancer son activité en exprimant son talent pour la cuisine traditionnelle de son pays. "Ces programmes sont très utiles effectivement : si vous n'avez aucune information, ils vous disent d'appeler tel numéro ou de contacter telle personne," dit-elle. "Ils m'ont appris comment faire les choses, ce qu'il faut faire dans une cuisine, quelles sont les normes en matière d'hygiène et de sécurité," renchérit-elle avant d'ajouter : "Mais au final, c'est toujours une question de passion et d'investissement dans le travail."

Émancipation et importance sociale

Créer son entreprise peut aussi être synonyme d'émancipation. Iranienne, Leila Emami a fondé à Göteborg, une petite entreprise appelée Lilihan qui vend des tapis fabriqués en Iran par des femmes dans des conditions équitables.

"Je voulais produire des tapis faits main et durables, mais aussi aider un groupe de femmes de ma région en Iran parce qu'elles ont besoin de travailler pour être indépendantes et libres," souligne-t-elle. 

Les institutions de Göteborg ont reconnu l'importance sociale de ce projet et décidé de le financer au-delà de sa durée de trois ans prévue initialement.

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