RichMeetBeautiful : le gérant du site incitant à la prostitution condamné

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Par Cynthia Deschamps
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Un homme d'affaires norvégien, Sigurd Vedal, a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et à plus de 250 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel francophone de Bruxelles, en Belgique.

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Un homme d'affaires norvégien, Sigurd Vedal, a été condamné mercredi 8 mai à 6 mois de prison avec sursis et à plus de 250 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel francophone de Bruxelles, en Belgique. 

Le tribunal juge qu'il incitait à la prostitution au moyen d'un site de rencontres mettant en relation des jeunes femmes avec des hommes fortunés.  L'avocat de la défense, Me Eric Cusas, n'est pas du même avis.

"Les sites de rencontre, l'opérateur numerique, qu'est-ce qu'il fait? Il met une plateforme à la disposition de personnes qui cherchent un certain type de rencontres. Cela peut être des sites généralistes comme 'Meetic' par exemple ou des sites spécialisés. Vous savez qu'il existe des sites qui favorisent les rencontres adultères, comme 'Gleeden' ou comme 'Victoria Milan'. Il y a des sites qui favorisent les rencontres entre vegans, entre catholiques, entre musulmans. Donc il y a des sites spécialisés. Celui-ci n'est qu'un des sites spécialisés."

Ce qui a attiré l'attention sur le site du Norvégien, c'est le panneau publicitaire installé fin Septembre 2017 devant le campus de l'Université Libre de Bruxelles. Son slogan laissait peu de place au doute : "Hey les étudiantes! Améliorez votre style de vie. Sortez avec un Sugar Daddy."

Me Eric Cusas, l'avocat de Sigurd Vedal, nie que la publicité incitait à la prostitution. "Si vous me demandez mon avis quant au point de savoir si je considère que cette publicité était de bon goût, ma réponse est 'non'. Mais le bon goût jusqu'à présent, ou le mauvais goût plus exactement, n'est pas une infraction pénale. Il n'y avait rien dans le texte de la publicité qui suggérait qu'on puisse encourager la prostitution."

Si le tribunal a jugé qu'il n'y avait pas d'incitation à la débauche, une notion évolutive au fil du temps qui se caractérise par une déviance, il a par contre pointé du doigt l'incitation à la prostitution et sa publicité. Me Laurent Kennes, avocat de l’ULB, ne peut qu'approuver.

"Il suffisait de regarder l'image qui a été vehiculée où on voit une jeune femme qui est fort belle, qui est en train de se déshabiller, d'enlever son soutien-gorge. Cela rendait le systeme de défense un peu risible, qui était de dire 'est-ce que vous pensez vraiment que quelqu'un veut faire ça lorsqu'il va au restaurant, lorsqu'il va à une activité culturelle ou au théâtre'. J'imagine mal la femme en soutien-gorge, en train d'enlever son soutien-gorge. Sans doute que le gérant du restaurant viendrait en disant 's'il-vous-plaît, on ne fait pas ça ici'. C'est clairement des faveurs sexuels dont il est question... C'est ce que le tribunal a dit : ne soyons pas hypocrites, c'est de la prostitution dont il est question."

En France, une enquête est toujours en cours. Elle avait été ouverte fin octobre 2017 par le parquet de Paris contre le même site pour "proxénétisme aggravé".

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