Faire rimer relance de l’économie et sauvegarde du climat

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Par Grégoire Lory
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L’UE a fait du climat la priorité de son action. Mais la crise du coronavirus fragilise les certitudes politiques. Pour de nombreux responsables la relance doit passer par une politique environnementale ambitieuse.

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L'Union européenne est au point mort à cause du coronavirus. La récession guette les Etats membres et avec elle le risque de voir des millions d'emplois disparaître. Dans ces conditions de nombreuses voix s'interrogent sur l'avenir du Pacte vert.

Ce projet est l'axe prioritaire de la Commission européenne. Malgré la crise, l’institution maintient le cap de la neutralité carbone d'ici 2050. L’objectif présenté en début d’année est donc maintenu.

Faire d'une pierre deux coups

Au Parlement européen l’engagement est identique. Pour le président de la commission Environnement dans l’hémicycle, le climat doit être la clef de voûte du plan de relance économique de l'UE. Pascal Canfin souligne que "la crise climatique n'a pas disparu avec le covid-19". Il faut faire coup double, relancer l’économie par l’écologie résume le Français. La reprise doit se faire "en soutenant en priorité les secteurs qui peuvent apporter des solutions à la crise climatique", insiste l’élu libéral. Pour Pascal Canfin ce sont 300 milliards d'euros d'investissement public qui seront nécessaires pendant deux ans.

Mais ce choix ne fait pas pour autant l’unanimité au Parlement européen. Le groupe des Conservateurs et réformistes estime que l’urgence n’est pas au maintien du Pacte vert.

Les regards sont aussi tournés vers le monde industriel. Le secteur automobile dit s’engager à poursuivre son effort de réduction des émissions de CO2. Pour l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) la priorité reste tout de même la survie des entreprises. Si cette industrie devait s’effondrer, le danger est de voir "probablement un afflux de voitures plus polluantes des Etats-Unis, ou de Chine, ou d'Asie et c'est la dernière chose que nous souhaitons", assure Eric Mark Huitema, directeur général de l’ACEA.

S'accorder sur le budget

Pour relancer l'économie européenne les projections parlent d'une enveloppe de 500 à 1 000 milliards d'euros. Ces montants pourraient être mobilisés, en partie, à travers le prochain budget européen. Mais les 27 se déchirent depuis plusieurs mois sur la question du cadre financier pluriannuel (2021-2027).

Toutefois l'urgence sanitaire et financière pourrait réduire les divergences entre les chefs d'Etat et de gouvernement. Les dirigeants se retrouveront jeudi pour un sommet en visio-conférence consacré à la relance. Ronan Palmer, responsable énergie propre pour le centre de réflexion E3G, demande aux Etats membres de faire preuve d’audace. "Un budget européen ambitieux c'est un budget sans la retenue de l'austérité", explique-t-il. Ronan Palmer juge que "le temps de la crise ne doit pas être le temps des économies".

Les discussions s’annoncent délicates. L’UE a peiné pour s’entendre sur une réponse financière à la crise. Il s’agit maintenant pour les dirigeants de se projeter sur la phase suivante, la reprise.

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