Les débats se poursuivent au sein de l’UE sur l’usage d’applications de traçage du coronavirus

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Par Joanna Gill
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Le recours à des outils numériques est évoqué pour éviter une nouvelle vague de covid-19. Mais ces dispositifs soulèvent des interrogations en matière de protection des données.

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L'Union européenne tourne la page du confinement. Mais cette nouvelle étape de l'épidémie soulève des questions en matière de prévention. Les gouvernements veulent éviter une seconde vague du covid-19. 

Le recours à des applications de traçage est une solution souvent évoquée afin d'informer les citoyens. Mais cet outil inquiète de nombreux Européens. Ils ont peur de faire l’objet d’une surveillance qui ne dit pas son nom. Ils s’interrogent aussi sur l'usage des données ainsi collectées. "Il n'y a pas encore de certitude sur l'accès auquel auront droit ces sociétés après la pandémie. Auront-elles le droit de les garder, pourront-elles les utiliser? ", demande la journaliste spécialiste des questions technologiques Jennifer Baker.

L'Union européenne dispose d'une législation sur la protection des données, appelé aussi RGPD, qui mentionne le cas d'une pandémie. Ce texte cherche l'équilibre entre protection de la vie privée et protection de la santé publique. Nous évaluons "si ces applications sont contraires à la législation européenne, ce n'est pas le cas jusqu'à maintenant", souligne Vera Jourova, vice-présidente de la Commission européenne en charge des Valeurs.

Certaines voix demandent aux autorités nationales de bien encadrer l’usage de ces données. Elles donnent l'exemple  d'applications qui pourraient transmettre librement la localisation GPS aux services de police. "Supposons que je fasse partie de l'opposition dans un pays qui ne respecte pas vraiment les droits de l'opposition, alors le gouvernement peut savoir qui j'ai rencontré et où j'ai rencontré cette personne", précise Orsolya Reich du Civil Liberties Union for Europe, une organisation de défense des droits de l’Homme.

Le militant pour la protection des données Max Schrems, souhaite calmer les esprits dans ce débat. "La réalité est que toutes les applications de rencontre sur les téléphones ont des milliers d'outils de traçage et qu'elles en savent plus sur vous que n'importe laquelle de ces applications coronavirus ", insiste-t-il.

Les discussions sont en cours. La société civile appelle les gouvernements et les citoyens à évaluer si la technologie est la bonne réponse à un problème qui se révèle aussi profondément culturel.

Journaliste • Grégoire Lory

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