Les leviers de l’UE pour préserver l’Amazonie et ses peuples

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Par Grégoire Lory
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Des eurodéputés demandent à l’UE de renoncer à l’accord avec le Mercosur pour faire pression sur le Brésil.

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La forêt amazonienne est le triste symbole de la déforestation. Selon une étude, l'UE serait responsable de 10% de cette destruction. En cause, les importations de viande, de soja ou encore de maïs en provenance du Brésil. 

Mais derrière les questions climatiques et économiques se cache une autre tragédie, les crimes commis contre les militants écologistes, souvent issus des peuples autochtones qui disposent de terres dans la forêt. Une trentaine d'entre eux ont perdu la vie en 2019 et les menaces se poursuivent. Dinamam Tuxá est la cible de ces menaces. En tant que coordinateur de l’APIB, l’organisation de défense des peuples autochtones du Brésil, il est en première ligne dans cette bataille politique. Il reconnait vivre avec "un sentiment de panique et de peur constant". Il a déjà perdu un ami, et ses proches sont aussi menacés. Dinamam Tuxá sait qu’il ne peut pas compter sur la protection de l’Etat. Dans ces conditions "nous ne pouvons pas baisser la garde, nous devons rester en alerte en permanence", reconnaît-il.

Les auteurs de ces crimes ne sont pas toujours clairement identifiés. Mais les menaces prennent parfois des formes plus insidieuses. "Les populations qui sont à proximité des cultures reçoivent des pesticides mais en tant qu'armes. Ils balayent avec leurs avions tous les villages qui sont autour pour les faire mourir à petit feu", dénonce l’eurodéputée Michèle Rivasi (les Verts). Pour enrayer cette spirale mortifère et destructrice de l'écologie plusieurs groupes au Parlement européen veulent rejeter le traité commercial entre l'UE et le Mercosur. Trois pays membres, dont la France, contestent aussi ce texte.

Cet appel est d’ailleurs relayé par les peuples autochtones qui soulignent que ce combat concerne l'ensemble de la communauté internationale. "Nous nous battons contre le changement climatique et le réchauffement planétaire. Notre contribution ne bénéficie pas seulement à ceux qui vivent sur ces territoires mais à l'ensemble de l'humanité", insiste Dinamam Tuxá.

De nombreux eurodéputés demandent une législation pour empêcher l'importation de produits issus de la déforestation. Michèle Rivasi demande aussi aux Etats membres d’envisager des sanctions contre le Brésil. Mais cette décision, très politique, revient aux capitales.

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