Cette bande de terre près de Sète qui protège la nature et l'économie

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Par Aurora Velez
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Dans le sud de la France, protéger l'étang de Thau de l'érosion et des tempêtes est essentiel pour préserver ce biotope et maintenir l'ostréiculture et la conchyliculture locales. Un projet soutenu par l'UE apporte sa contribution.

À Sète dans le sud de la France, le Lido de Marseillan sépare l'étang de Thau de la mer Méditerranée, lui servant de bouclier naturel. Cette bande de terre de 12 km de long forme avec l'étang, un biotope unique qui est menacé depuis des décennies par l’érosion et les tempêtes.

Mais aujourd'hui, cet espace est un peu plus à l'abri grâce à des infrastructures d'ampleur en partie financés par l'Union européenne : les travaux entamés il y a dix-sept ans se sont achevés l'an dernier.

Cordon dunaire artificiel

"L'idée maîtresse du projet, c'était de dire qu'on n'allait pas installer des ouvrages qui permettent de lutter contre la mer et l'érosion, on allait essayer de composer avec," précise Yvon Iziquel, chef de service espaces naturels de Sète Agglopôle Méditerranée.

"On devait redonner de l'espace à la mer et pour cela, on devait déplacer la route pour pouvoir reconstituer une plage de 70 mètres de large avec des dunes qui la protègent," poursuit-il.

Un cordon dunaire artificiel a été créé avec des clôtures en bois appelés ganivelles et des plantes pour fixer le sable. D'autres ouvrages ont été réalisés comme une voie verte, des parkings aménagés et une nouvelle route juste à côté de la voie ferrée.

Le budget total du projet s'élève à 55 millions d'euros : 28% du montant a été financé par la politique européenne de cohésion, le reste par l'État français et les collectivités locales.

Préserver l'ostréiculture et la conchyliculture locales

L'enjeu de la protection du Lido de Marseillan est de taille car l'étang de Thau assure 80% de la production française d'huîtres et de moules en Méditerranée. Si le Lido disparaissait et que la mer plus salée envahissait l'étang, cela mettrait en péril l'écosystème et l'économie.

"Aujourd'hui, on est 500-550 entreprises ostréicoles," indique Laurent Arcella, conchyliculteur d'Atelier & Co. "Ce qui représente entre 2000 et 5000 emplois à l'heure actuelle," dit-il. "Si demain, l'ostréiculture s'arrête, c'est une catastrophe économique, mais aussi environnementale," insiste-t-il avant d'ajouter : "On vit de notre métier, on représente un terroir et on peut le communiquer et le montrer aux touristes qui viennent ici tout au long de l’année."

Projet emblématique

Situé à 350 mètres du Lido, sous la ligne de vagues la plus au large, l'atténuateur de houle est la pièce maîtresse de ce projet.

Il s'agit d'une chaussette en géotextile de 2,4 km de long qui a été immergée et remplie de sable pour casser les vagues. Une solution novatrice qui fait la fierté du maire de Sète et président d'agglomération.

"Le problème de l'érosion littorale est le même en France, en Espagne, en Israël, au Sénégal ou en Floride," fait remarquer François Commeinhes. "N__ous avons," poursuit-il, "de plus en plus de collectivités du monde entier qui viennent voir l'effet et le résultat de ces boudins atténuateurs de houle."

Rien ne peut totalement stopper l'érosion, mais le Lido de Marseillan a gagné du sable et du temps.

Journaliste • Aurora Velez

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