Un vaccin comme cadeau de Noël ?

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Tous droits réservés PATRICK T. FALLON/AFP
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Par Yolaine De Kerchove Dexaerde
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L'Agence européenne des médicaments a annoncé son intention d'autoriser le vaccin Pfizer-BioNTech. Cette arrivée annonce-t-elle la fin de la crise sanitaire? Comment notre vie va-t-elle être façonnée en 2021?

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Noël approche à grand et le vaccin contre la Covid-19 pourrait faire partie des cadeaux de Noël pour tous les Européens.

L'Agence européenne des médicaments a annoncé son intention d'autoriser le vaccin Pfizer-BioNTech dès ce lundi. L'approbation de l'UE intervient ainsi environ trois semaines après celle du Royaume-Uni.

De son côté, la Russie fait l'objet de critiques internationales pour avoir approuvé le vaccin sans avoir terminé les essais cliniques. Mais pour Vladimir Poutine, le président russe, "le vaccin est bon. Je l'ai dit à de nombreuses fois. Il est sûr et efficace à 95 %, voire 96-97 % selon les experts. Et pas un seul cas d'effets secondaires". Seul le temps nous dira s'il a raison.

Mais comment notre vie va-t-elle être façonnée en 2021 suite à cette crise sanitaire? Euronews a interrogé à ce propos l'historien et philosophe néerlandais, Luuk van Middelaar.

Euronews : A quel point la pandémie de 2020 a-t-elle été importante et lourde de conséquences et, quelle leçon pouvons-nous en tirer ?

Luuk van Middelaar : Eh bien, c'était certainement l'une des plus grandes crises que l'Union européenne ait connues, même à l'échelle de la zone euro, la crise migratoire et ces très grands bouleversements que nous avons connus ces dernières années. Et pour moi, l'une des nouveautés de cette crise, c’est que les citoyens ont été les premiers à demander des mesures aux gouvernements, aux institutions européennes. Ce sont ceux qui ont dit que cette crise sanitaire nous concerne tous. C'est une affaire publique européenne. Et ce n'est qu'à ce moment-là que les institutions et les gouvernements se sont mobilisés.

Euronews : L'Europe est-elle plus faible ou plus forte aujourd'hui qu'il y a un an ?

Luuk van Middelaar : Je dirais qu'elle est plus forte. Parce qu'elle a fait preuve, une fois de plus, d'une résilience insoupçonnée face à cette crise. De nouveaux instruments ont été construits et mis en place. Mais je pense que l'Europe a également connu, comme dans les précédents moments difficiles, ses points faibles, sa vulnérabilité, on pourrait même dire, sa solitude géopolitique. Souvenez-vous de ce grand combat, entre deux superpuissances, la Chine et les États-Unis. D’un côté, la Chine qui adopte la diplomatie des masques, de l’autre, le président des États-Unis qui prescrit de l'eau de Javel... Donc, l'Europe a clairement ressenti, peut-être plus qu'avant, qu'au bout du compte, nous sommes seuls.

Euronews : Les grands défis de l'histoire sont toujours des moments où de grands leaders émergent. Avons-nous vu cela lors de la crise de la Covid-19 ?

Luuk van Middelaar : Eh bien, oui, je veux dire que si vous regardez le leadership en Europe au cours de l'année écoulée, je ne vais pas vous donner des réponses très originales. Mais il ne fait aucun doute que la chancelière allemande Angela Merkel, une fois de plus, a été celle qui s'est montrée la plus convaincante et la plus forte dans cette crise. Notamment avec son geste, dès le mois de mai, en faveur de Macron et la proposition conjointe franco-allemande de ce fonds de relance massif. Et c'était vraiment, de sa part, une démarche surprenante pour sortir de l'orthodoxie financière allemande qui tenait toujours la route même dans les moments les plus difficiles de la crise de l'euro.

Euronews : Il est juste de dire que la pandémie restera gravée dans les mémoires comme une époque où tout a changé. En particulier, la relation entre le peuple et le gouvernement, entre le peuple et la science et entre les citoyens et la vie. Que pensez-vous de ce qui ressortira de notre expérience de confinement ? Les gens verront-ils la vie différemment ?

Luuk van Middelaar : Je pense que tout ce qui nous manque nous fait aussi sentir, ce qui est important. Et je dirais qu'une chose que nous pouvons vraiment retenir de cette année derrière nos écrans, les réunions Zoom et tout le reste, c'est que le réel est vraiment mieux que le virtuel.

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