L’UE prépare les conséquences du désengagement militaire en Afghanistan

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Par Sergio Cantone
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Le retrait des troupes de l'Otan au cours des prochaines mois annonce un nouvel équilibre des forces et le risque d'une déstabilisation du pays.

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C’est un saut dans l’inconnu. Le gouvernement afghan craint le pire des scénarios après le départ des troupes de l’Otan qui commencera le 1er mai pour se terminer le 11 septembre.

Pour les Etats-Unis, l’Union européenne et la communauté internationale la présence de ces forces avait pour objectif de lutter contre le terrorisme mondial à traves l’élimination d’Al-Qaida et la mise au pas des talibans. Il s’agissait aussi de développer les structures d’un Etat démocratique.

Sans flexibilité il sera impossible de trouver la paix avec les talibans
Mir Haider Afzaly
président de la commission Défense du Parlement afghan

Désormais l’armée afghane va se retrouver seule face au chaos dans le pays. Si la démocratie est implantée, le système est encore fragile. Le président de la commission Défense du Parlement afghan estime qu’il faudra faire preuve de ''flexibilité'' avec les talibans. Mais Mir Haider Afzaly précise qu’il y a aussi des lignes rouges non-négociables comme ''les forces de défense et de sécurité afghane, les droits de l’homme, les droits des femmes, la liberté d’expression et des médias''.

L’Union européenne a apporté un soutien crucial à Kaboul pour soutenir la reconstruction de la société afghane et de ses services d’ordre. La stabilité du pays reste un élément important pour la sécurité européenne. Les 27 ont donc aussi des conditions dans cette transition. "S'il y a un soutien financier à l'Afghanistan il doit être conditionné à cette question qui doit être la question démocratique", insiste l’eurodéputée Maria Arena (S&D).

La stabilité de l’Afghanistan est impossible sans un consensus national et sans la coopération des puissances extérieures. L’UE déploie des efforts diplomatiques pour travailler avec les pays voisins comme le Pakistan et l’Iran qui ont soutenu des factions violentes. Les composantes ethniques, religieuses et tribales pourraient provoquer de nouveaux combats, à l’instar de ceux qui avaient fait tomber Kaboul en 1996 aux mains des talibans.

Les civils afghans ont payé un lourd tribut et beaucoup ont préféré fuir. L’UE doit envisager la possibilité d’une nouvelle vague de réfugiés. ''Je pense que l’Union européenne devrait préparer des camps d’accueil et préparer un dispositif humanitaire'', assure l’analyste au Collège d’Europe Shada Islam.

Au moins 2,7 millions de personnes ont quitté le pays. Les Afghans sont souvent les principaux demandeurs d’asile en Europe. Ils représentent aussi la majorité des migrants qui empruntent la route des Balkans et qui s’entassent dans les camps de réfugiés.

Journaliste • Grégoire Lory

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