Les agriculteurs inquiets par la nouvelle Politique agricole commune

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Tous droits réservés JOHN THYS/AFP
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La réforme de la PAC prévoit la création d’écorégimes pour inciter les exploitants à s’engager sur des mesures plus durables pour l’environnement.

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La réforme de la PAC, la Politique agricole commune, est en cours. L'une des mesures phares de ce nouveau projet est la mise en œuvre d'écorégimes. Le principe est simple il s'agit d'accorder des primes aux producteurs qui s'engagent dans des pratiques plus favorables à l'environnement.

En Belgique, les premiers concernés font les calculs et le constat est accablant pour Dominique Lebrun. "Pour notre ferme on perd 10 000 euros d'une année à l'autre. Et on a des compensations avec les écorégimes mais les compensations ne répondront jamais au manque à gagner des 10 000 euros parce qu'on va avoir des rendements en moins", explique-t-elle.

Pour obtenir ces primes les agriculteurs peuvent valoriser les prairies pour leur rôle de stockage du carbone, réduire les produits phytosanitaires ou mettre en place des jachères pour la biodiversité.

A la tête de sa ferme familiale en Wallonie, Dominique Lebrun produit de la betterave, de la pomme de terre et compte aussi une quarantaine de bêtes de bétail et trois poulaillers mobiles. Elle ne décolère pas car ce dispositif fait oublier l'objectif premier de l'agriculture. "C'est pas ça qui va nourrir tout le monde. Il faut quand même nourrir le monde, la souveraineté alimentaire c'est quand même quelque chose d'essentiel", s’emporte-t-elle.

Elle rappelle les inquiétudes lors des premiers mois du confinement lorsque les citoyens se ruaient dans son exploitation et dans les supermarchés. Dominique Lebrun estime qu’en quelques mois les responsables ont oublié le rôle des agriculteurs.

Des primes issues des paiements directs

Ces écorégimes représenteront 25% des aides directes aux producteurs à partir de 2023. Pour la Fédération wallonne de l'agriculture (FWA) le dispositif est louable mais il est trop abrupt. "On leur (les agriculteurs) donne un gap: 25% ! Je ne sais pas qui aujourd'hui accepterait de dire : je consacre un quart de mon salaire à faire quelque chose de bien pour l'environnement. Je ne sais franchement pas quel citoyen serait d'accord de le faire", souligne Isabelle Jaumotte, directrice du service d’études de la FWA. La Fédération souligne d'ailleurs qu'au cours des 30 dernières années le secteur a diminué de 20% ses émissions de gaz à effet de serre.

Pour le moment les producteurs sortent leur calculatrice afin d'ajuster au mieux leur exploitation et leur budget à ces nouvelles mesures environnementales.

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