L’échec en Afghanistan révèle les faiblesses militaires et stratégiques de l’UE

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Par Sandor ZsirosEuronews
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Le départ des troupes américaines souligne la dépendance stratégique de l'UE à l'égard de Washington.

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Une mission de 20 ans qui s'écroule en quelques jours. Le départ des forces américaines d'Afghanistan a précipité la fin de l'intervention militaire. Ce retrait perturbe les équilibres et redistribue les cartes géopolitiques. 

Pour le chef de la diplomatie de l'UE cet échec marque la nécessité de mettre en place une force européenne de réaction rapide. Mais avant de se projeter vers l'avenir il s'agit de tirer les leçons de cette déroute, estime le professeur à l’Université d’Oxford Timothy Garton Ash. "C'est une lourde défaite et une terrible trahison à toutes les personnes à qui on a promis une vie libre et égalitaire, en particulier envers les femmes et les filles", résume-t-il.

Dans l'optique de faire entendre sa voix dans cette situation délicate, l'Union européenne fixe des conditions pour envisager discuter avec les talibans. Mais la Commission européenne reste prudente à l'égard du nouveau régime en place à Kaboul. "Les talibans seront jugés sur leurs actes plutôt que sur les promesses qu'ils ont faites jusqu'à maintenant", insiste Nabila Massrali, porte-parole de l’institution.

L'Union est l'un des principaux donateurs de l'aide à destination de l'Afghanistan, les 27 envisagent donc maintenir une forme de lien avec les talibans. Toutefois les Etats membres ont presque tous fermé leur ambassade à Kaboul. Dans ses conditions l'Occident a perdu une grande part de sa crédibilité selon Timothy Garton Ash. "Les Américains, les Britanniques, les Allemands et les Français ont fermé leur ambassade tandis que les ambassades russes et chinoises sont toujours ouvertes. Faut-il en dire plus?", souligne Timothy Garton Ash.

Pour le professeur ce retrait d'Afghanistan doit pousser l'Union à se pencher plus encore sur son autonomie stratégique. "Le plus étrange est que presque tous les dirigeants européens ont parlé des réfugiés et de la peur d'une nouvelle crise migratoire plutôt que d'évoquer cette crise comme la nécessité d'une plus grande autonomie stratégique", déplore-t-il avant de préciser que Paris et Londres disposent déjà d’une force de réaction rapide.

La situation en Afghanistan est désormais un élément de plus dans le débat en cours entre les 27 à propos de leur autonomie stratégique.

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