Vaccination, rappels, pilules antivirales : quelles sont les prochaines étapes prévues par l'UE ?

Vaccination, rappels, pilules antivirales : quelles sont les prochaines étapes prévues par l'UE ?
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Par Joanna Gill
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Vaccination, rappels, pilules antivirales : découvrez les prochaines étapes de la politique européenne de lutte contre la pandémie.

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Dans toute l'Europe, la pandémie de Covid-19 ne montre aucun signe d'apaisement. Plusieurs pays ont annoncé ces derniers jours de nouvelles restrictions pour contenir la recrudescence des nouveaux cas.

La frustration suscitée par la manière dont les politiciens gèrent cette flambée de cas s'est répandue dans les rues de Belgique, des Pays-Bas et d'Autriche au cours du week-end dernier.

Des questions se posent quant à l'efficacité des vaccinations, à l'injection de rappel, à la validité des cartes de santé Covid ainsi qu'à la poursuite des gestes barrières alors que la pandémie perdure.

La Commission européenne devrait annoncer ses recommandations prévues_"dans les prochains jours"_. Comment les différents pays gèrent-ils actuellement la pandémie ?

La vaccination complète ?

"Nous devons vacciner", a déclaré lundi Stefan De Keersmaecker, porte-parole de l'UE pour la santé, "c'est aussi simple que cela". Plus facile à dire qu'à faire, les campagnes de vaccination étant du ressort des gouvernements nationaux. Chaque pays doit tenir compte des conditions locales, de la propagation du virus et de la capacité de son système de santé national.

Les Allemands seront "vaccinés, guéris ou morts" d'ici la fin de l'hiver, a déclaré lundi le ministre allemand de la santé, Jens Spahn. Il a qualifié de "dramatique" le pic d'infections dû à la variante Delta et a appelé les Allemands à se faire vacciner ou à attraper le Covid.Le pays a l'un des taux de vaccination les plus faibles d'Europe occidentale, soit 68 %. Un débat sur la vaccination obligatoire a été lancé en Allemagne, mais Jens Spahn reste sceptique quant à une telle approche.

En plus d'un nouveau confinement, l'Autriche a annoncé la semaine dernière que la vaccination serait obligatoire à partir du 1er février, ce qui en fait le premier pays de l'UE à émettre un tel mandat.

Pour le Dr David Nabarro, envoyé spécial de l'OMS pour le Covid-19, se reposer uniquement sur une stratégie de vaccination complète est un pari pour les pays riches.

"Cela n'a jamais été fait auparavant et ce serait vraiment une stratégie de santé publique inappropriée que de le faire", a-t-il déclaré au groupe multipartite sur les vaccins du Parlement britannique.

Selon le Dr David Nabarro, la principale menace liée à la création de nouvelles variantes est la dépendance à l'égard des vaccins existants.

Ce qu'il faut faire, c'est une "approche combinée" de masques et d'autres interventions sanitaires, "c'est-à-dire faire tout ce qui est possible pour permettre aux gens d'éviter d'être infectés par l'agent pathogène", a-t-il déclaré.

La question de savoir si l'Europe doit vacciner les enfants âgés de 5 à 11 ans reste ouverte. L'Agence européenne du médicament étudie actuellement la possibilité d'abaisser l'âge de la vaccination et devrait rendre ses conclusions dans les semaines à venir.

Au Canada, les enfants âgés de 5 à 11 ans pourront recevoir une dose du vaccin Pfizer. La dose pédiatrique correspondra à un tiers de la dose adulte et les doses seront administrées dans un intervalle de 21 jours.

Une troisième dose ?

Mais alors que les programmes de vaccination continuent de progresser, il apparaît aujourd'hui qu'une troisième dose, ou rappel, sera désormais nécessaire pour maintenir le nombre de cas de Covid-19 à un faible niveau.

Au Royaume-Uni, la troisième dose a déjà été autorisée pour les plus de 50 ans et les personnes fragiles depuis le début du mois de septembre, l'objectif étant d'administrer "10 millions de doses de rappel avant Noël", a déclaré M. Johnson.

De nombreux pays européens ont lancé leurs campagnes de rappel ces dernières semaines, mais seulement 3,7 % de la population du continent a reçu une troisième injection, selon l'AFP.

Parmi les pays les plus performants en matière d'inoculation, l'Islande est en tête. Près d'une personne sur cinq a déjà reçu une dose de rappel dans une population déjà vaccinée à 90 %.

Face à la recrudescence des cas, le gouvernement islandais a annoncé vendredi dernier de nouvelles mesures sanitaires pour ses citoyens, dont le port de masques et la troisième dose pour tous les plus de 16 ans.

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Plus à l'est, la Hongrie et la Serbie arrivent en deuxième position, avec respectivement 14 et 16 habitants sur 100 ayant été triplement vaccinés, selon les données compilées par le site OurWorldinData.

L'autorité européenne de surveillance des médicaments (EMA) a commencé à évaluer les données relatives à une dose de rappel du vaccin de Janssen (également connu sous le nom de Johnson & Johnson). L'étude portera sur l'opportunité d'administrer une deuxième dose du vaccin à injection unique deux mois après la première dose chez les personnes âgées de 18 ans et plus.

Combien de temps le pass sanitaire sera-t-il valable ?

La subordination de la troisième dose à l'obtention d'un carnet de santé est-elle en train de se généraliser ? En France, l'Académie de médecine a rejeté cette idée.

L'organisation a déclaré le 29 octobre qu'elle était opposée à cette possibilité qui, selon elle, "dépasse" l'objectif du document.

Cette mesure "transgresse le rôle du passeport sanitaire, qui était de limiter le risque de transmission du virus et d'inciter la population à se faire vacciner", a déclaré l'institution dans un communiqué.

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Le certificat numérique européen Covid sera opérationnel pendant 12 mois après la date de demande. La Commission peut modifier certaines dispositions, ce qui peut ouvrir la voie pour prolonger la validité du certificat et ajouter une troisième dose en cas de besoin.

Toutefois, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis demande qu'une troisième dose, six mois après la dernière dose, soit ajoutée au passeport sanitaire pour qu'il reste valide.

À Rome, le gouvernement italien prévoit de rendre le pass sanitaire valable pendant neuf mois après une vaccination complète.

Nouveaux médicaments anti-coronavirus

Les pilules antivirales font partie d'un arsenal croissant dans la lutte contre le Covid-19, et deux médicaments ont montré qu'ils réduisaient considérablement le risque d'hospitalisation et de décès.

Vendredi, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a autorisé la pilule anti-Covid de Merck pour un usage d'urgence et a entamé l'examen du médicament antiviral de Pfizer en vue d'une autorisation officielle.

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La pilule de Merck (également connue sous le nom de molnupiravir ou MK 4482) "peut être utilisée pour traiter les adultes atteints de Covid-19 qui ne nécessitent pas d'oxygène supplémentaire et qui présentent un risque accru de développer un Covid sévère", a déclaré l'EMA dans un communiqué.

Aux États-Unis, les médicaments attendent également le feu vert réglementaire. L'administration de Joe Biden a déjà acheté des millions de ces traitements. Cela a suscité un débat en Europe sur la possibilité pour l'UE de procéder à un achat conjoint similaire, comme cela a été négocié pour l'achat des vaccins.

Journaliste • Yolaine De Kerchove Dexaerde

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