Ecouter et protéger les enfants des abus sexuels en ligne

Victimes, décideurs politiques et entreprises technologiques se sont retrouvés pour trouver des solutions pour protéger les enfants des prédateurs
Victimes, décideurs politiques et entreprises technologiques se sont retrouvés pour trouver des solutions pour protéger les enfants des prédateurs Tous droits réservés Peter Dejong/AP
Par Grégoire Lory
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Décideurs politiques, société civile et entreprises technologiques se sont retrouvés à Bruxelles pour un sommet mondial consacré à la protection des enfants face aux abus sexuels en ligne.

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85 millions d'images et de vidéos d'abus sexuels sur des enfants ont circulé l'année dernière sur Internet. La Commission européenne évoque une augmentation depuis 2010 de 6 000% de ces données. Les gouvernements, la société civile et les entreprises technologiques se sont retrouvés mercredi et jeudi à Bruxelles pour un sommet mondial afin de lutter contre les abus sur les enfants en ligne.

Quelles que soient les violences commises, les victimes qui osent parler veulent se faire entendre car les traumatismes sont tous terriblement douloureux, explique Daniela Ligiero, une survivante.

"Comme beaucoup de victimes, j'ai vécu dans la peur et le silence pendant longtemps. Mais je fais aussi partie des rares chanceuses car j'ai eu accès à des moyens, à une aide et à un soutien qui m'ont permis de devenir qui je suis aujourd'hui", explique-t-elle.

A 47 ans, Daniela Ligiero n'a plus peur de s'exprimer. Elle s’est engagée dans la lutte contre les violences faites aux enfants, c'est dans ce cadre qu'elle a fondé Brave Movement. Cette ancienne membre du gouvernement américain sous la présidence de Barack Obama, a été abusée à 6 ans par un proche, un voisin de sa famille. C'est à l'adolescence qu'elle a eu le courage de se confier à ses parents. Elle appelle les victimes à parler.

"Je pense qu'il y a encore beaucoup de stigmatisation et de honte. Et on a l'impression que c'est quelque chose qui se passe ailleurs, pas dans nos familles, pas dans nos communautés, et que c'est un petit phénomène. Mais en réalité c'est énorme", insiste-t-elle.

"Les données nous apprennent qu'environ une fille sur quatre et un garçon sur huit dans le monde subiront une forme de violence sexuelle pendant leur enfance", ajoute Daniela Ligierio.

L'UNICEF souligne que les abus sur les enfants en ligne est un phénomène récent qui remonte à une dizaine d'années. Mais les conséquences sont à vie car l'oubli n'existe pas sur le net.

Quand une image est remise en circulation "cela traumatise à nouveau l'enfant. L'enfant ne peut jamais se débarrasser de ces images. Imaginez que vous ayez été abusé dans votre enfance. Et quand vous grandissez, cette image de vous circule toujours. C'est sans fin", insiste Cornelius Williams, directeur de la protection de l’enfance pour l’UNICEF.

La Commission européenne a proposé le mois dernier des mesures pour pousser les entreprises technologiques à mieux cibler ces données et les prédateurs. Le plus important pour tous les acteurs est que justice soit rendue, peu importe le temps que cela prendra.

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