"L'Europe émergente va connaître un hiver long et sombre"

La BERD annonce un hiver difficile pour l'Europe
La BERD annonce un hiver difficile pour l'Europe Tous droits réservés Michael Probst/AP
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Par Stefan GrobeEuronews
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Dans un rapport, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) évoque des perspectives économiques difficiles pour l'Europe et en particulier pour l'est du continent.

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L’Union européenne cherche par tous les moyens à contrôler les prix de l’énergie. C’est dans ce contexte que la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) vient de publier un rapport sur les perspectives économiques régionales intitulé : "Un hiver froid à l'horizon". Euronews a interrogé Beata Javorcik, économiste en chef de la BERD.

Euronews :

À quel point les mois à venir seront-ils froids, sombres et difficiles, alors que la guerre de la Russie en Ukraine se poursuit ?

Beata Javorcik :

Je pense que l'Europe émergente va connaître un hiver long et sombre. Alors que le premier semestre de cette année a été caractérisé par une forte performance, les consommateurs ont utilisé les économies accumulées pendant le covid-19 et les exportations étant fortes, les perspectives pour l'hiver et l'année prochaine semblent beaucoup plus sombres. La crise énergétique, l'inflation élevée et l'incertitude liée à la guerre freinent la croissance économique. De plus, on s'attend à ce que le ralentissement en Europe de l'Ouest se répercute sur les exportations de la région.

Euronews :

Est-ce que ces pay,s proches géographiquement de l’Ukraine, paient un prix particulièrement élevé de l'invasion décidée par Vladimir Poutine ?

Beata Javorcik :

La crise énergétique fait des ravages dans de nombreux pays d'Europe de l'Est. Dans les États baltes, nous observons une inflation supérieure à 20 %. Cela s'explique par le fait que les coûts élevés de l'énergie se traduisent immédiatement par une hausse des prix de détail payés par les ménages. En revanche, en Hongrie ou en Pologne, les ménages n'ont pas vraiment vu ces prix élevés de l'énergie sur leurs factures. Là-bas, le pire est donc à venir.

Euronews :

Quelles sont vos perspectives pour l’Ukraine ?

Beata Javorcik :

Nous prévoyons cette année une baisse de 30 % du PIB ukrainien. Nos prévisions restent inchangées. Il s'agit d'une baisse massive. Et ce que nous avons déjà vu au premier semestre de l'année, c'est une diminution du même ordre. Les défis liés à la destruction des infrastructures, à la rupture des chaînes d'approvisionnement et aux déplacements de population s'avèrent difficiles à relever. Et donc, nous nous attendons à une baisse massive de l'activité économique cette année.

Euronews :

Est-ce qu'il y a tout de même des éléments positifs dans votre rapport ?

Beata Javorcik :

Nous voyons que les entreprises dans cette partie de l'Europe, ainsi que des entreprises en Allemagne, accentuent la diversification de leurs approvisionnements afin de rendre leurs chaînes d’approvisionnement plus résilientes. Et c'est une opportunité pour l'Europe émergente. Ils ont la possibilité de prendre une plus grande partie du marché de l'Europe occidentale. Bien sûr il s'agit de quelque chose à moyen terme car dans un avenir proche nous nous attendons à un ralentissement en Europe occidentale et donc une baisse de la demande d'exportations.

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