"Nous devons tous être des champions de la lutte contre la corruption"

Marc Angel a été élu à l'un des 14 postes de vice-président du Parlement européen, après l'arrestation d'Eva Kaili
Marc Angel a été élu à l'un des 14 postes de vice-président du Parlement européen, après l'arrestation d'Eva Kaili Tous droits réservés European Union, 2022.
Par Jorge Liboreiro
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

L’eurodéputé Marc Angel a été élu vice-président du Parlement européen en remplacement d’Eva Kaili, arrêtée en décembre et poursuivie par la justice belge pour des soupçons de corruption.

PUBLICITÉ

Marc Angel, député européen socialiste luxembourgeois, a été élu vice-président du Parlement européen, pour remplacer la place laissée vacante par Eva Kaili.

L’eurodéputée grecque a été démise de ses fonctions le mois dernier après avoir été arrêtée par les autorités belges et accusée d'avoir accepté "d'importantes sommes d'argent" et "des cadeaux substantiels" d'un pays du Golfe persique. Les premiers éléments de l’enquête se tournent vers le Qatar.

L'arrestation d’Eva Kaili a déclenché une procédure pour la démettre de son poste de vice-présidente, auquel elle a accédé en janvier 2022. La parlementaire, en prison depuis la mi-décembre, conserve son mandat de députée européenne.

Son avocat défend son innocence et affirme que les autorités belges n'ont "aucune preuve pour étayer l'accusation de corruption." Le Qatar réfute également les accusations.

Le Parlement européen s'efforce désormais de renforcer ses règles de procédures internes, de réprimer les comportements répréhensibles et de restaurer la confiance. Mais les représentants de la société civile avertissent déjà que l'ensemble des réformes proposées est insuffisant et repose trop sur l'auto-application.

"J'aurais préféré être vice-président dans d'autres circonstances", déclare Marc Angel à Euronews juste après son élection, mercredi après-midi.

"Mais je sens aussi que maintenant j'ai une grande responsabilité avec tout le bureau, avec la présidente de ce Parlement (Roberta Metsola), et tous les autres vice-présidents. Nous devons tous devenir les champions de la transparence et de la lutte contre la corruption".

Depuis les perquisitions de décembre, l'examen politique s'est concentré sur le groupe socialiste (S&D), la deuxième formation de l'hémicycle.

En plus d’Eva Kaili, elle aussi social-démocrate, deux autres élus socialistes sont impliqués dans l'enquête : Marc Tarabella (Belgique) et Andrea Cozzolino (Italie).

Les deux hommes nient toute malversation. Les autorités belges ont demandé la levée de leur immunité parlementaire, qui les protège de toute détention et de poursuite.

Par ailleurs, Pier Antonio Panzeri, le principal suspect, a lui aussi siégé avec les sociaux-démocrates pendant ses trois mandats.

L’ancien eurodéputé, actuellement en détention, a signé un accord avec le bureau du procureur fédéral en vertu duquel il reconnaît sa culpabilité et s'engage à partager des détails "révélateurs" du système présumé d'échange d'argent contre des faveurs et l'identité des personnes "qu'il admet avoir soudoyées."

"Nous sommes également très conscients que nous devons aussi faire nos devoirs", reconnaît Marc Angel. "Nous ne pouvons pas prêcher de nouvelles règles au Parlement et ne rien faire dans notre groupe".

Le parlementaire luxembourgeois compte axer son travail sur des "priorités horizontales" à caractère social, telles que la lutte contre la pauvreté, les droits LGBTQ+, l'égalité des genres et la protection des minorités.

"Il est important que nos citoyens puissent payer les factures à la fin du mois. Je ne veux pas qu'un citoyen soit assis dans une maison froide ou doive choisir entre manger et se chauffer. C'est donc aussi quelque chose, en tant que social-démocrate, qui me tient à cœur", insiste Marc Angel.

"Je n'oublie pas d'où je viens : la social-démocratie, où les droits de l'homme, la démocratie, l'État de droit sont des choses très importantes pour moi."

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Emily O'Reilly : "L'UE doit avoir une autorité morale pour s'affirmer au plan international"

"Qatargate" : l'eurodéputé belge Marc Tarabella reconnaît un voyage non déclaré au Qatar

L'UE doit-elle continuer à soutenir l'Ukraine ? Notre sondage révèle que les Européens y sont favorables