Olivier Vandecasteele, l'humanitaire belge victime de la diplomatie des otages menée par l'Iran

Un drapeau réclamant la libération du travailleur humanitaire Olivier Vandecasteele, actuellement détenu en Iran, à Bruxelles, Belgique, le 22 janvier 2023
Un drapeau réclamant la libération du travailleur humanitaire Olivier Vandecasteele, actuellement détenu en Iran, à Bruxelles, Belgique, le 22 janvier 2023 Tous droits réservés Olivier Matthys/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
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Par Christopher Pitchers
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L'humanitaire belge, Olivier Vandecasteele, est détenu en Iran depuis le 11 mois. Accusé d'espionnage par Téhéran, Il a été condamné à 40 ans de prison et 74 coups de fouet. Depuis des semaines, sa famille se mobilise pour sa libération. Maintenu à l'isolement, son état de santé s'aggrave.

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Emprisonné en Iran depuis le 24 février 2022, Olivier Vandecasteele est victime de la diplomatie des otages menée par l'Iran. 

Le travailleur humanitaire belge a été arrêté par les autorités iraniennes, la veille de son retour dans son pays, et a été accusé d'espionnage. 

Depuis lors, le Tournaisien est au cœur d'un échange de prisonniers entre Téhéran et le gouvernement belge. Un échange qui a échoué jusqu'à présent. 

Après un an de mise à l'isolement et une condamnation à 40 ans de prison assortie de 74 coups de fouet, l'état de santé d'Olivier Vandecasteele n'est pas bon, selon son meilleur ami, Olivier Van Steirtegem, qui se bat pour le ramener en Belgique, 

"La nourriture est très mauvaise. Il a déjà perdu 25 kilos. Il ne voit personne, parce qu'il ne peut pas sortir de sa cellule. Il a perdu les ongles de ses orteils. Il a des problèmes gastriques, des problèmes mentaux, des problèmes dentaires. Donc, Olivier est un peu désespéré. Je dirais qu'Olivier ne voit pas les choses bouger, évidemment, parce que les personnes qui le détiennent lui disent que personne ne pense à lui, que son ambassade ne veut pas le voir, et que sa famille ne pense pas à lui. Ces propos tournent dans sa tête", explique Olivier Van Steirtegem. 

Téhéran souhaitait échanger Olivier Vandecasteele contre un diplomate iranien, Assadollah Assadi, condamné pour terrorisme en Belgique. 

Mais la Cour constitutionnelle belge a suspendu ce traité de transfert, craignant qu'Assadollah Assadi n'échappe à la prison en Iran. 

La Cour constitutionnelle doit décider si l'échange peut avoir lieu d'ici le 5 mars, mais Amnesty International en Belgique estime que le gouvernement devrait déjà travailler à d'autres solutions pour libérer Olivier Vandecasteele, au cas où l'échange de prisonniers échouerait. 

"Ce qui est le plus dangereux est que le gouvernement belge ne pense qu'à cette solution pour faire libérer Olivier. Il est extrêmement important de trouver d'autres solutions plutôt que seulement celle-là, parce que si la Cour constitutionnelle dit non, que ferons nous alors ? J'espère qu'il y a des discussions diplomatiques, on ne sait pas ce qui est discuté, et que le gouvernement belge cherche d'autres solutions pour libérer Olivier," précise le directeur de la section belge francophone d'Amnesty International. 

Au début du mois, le ministre belge de la Justice a déclaré que le gouvernement ferait tout ce qu'il pourrait, dans les limites de la Constitution, pour libérer Olivier. 

Amnesty International estime que le gouvernement doit faire preuve de courage dans sa prise de décision sur cette question. 

" Ils doivent être courageux, car ils sont soutenus par la population belge. Donc, soyez courageux ! ", affirme Philippe Hensmans. 

La Belgique n'est pas le seul pays impliqué dans la stratégie de diplomatie des otages de l'Iran. Ce dimanche une manifestation a lieu à Paris pour demander la libération de 7 citoyens français détenus dans des prisons iraniennes sur la base d'accusations montées de toutes pièces, notamment celles accusant Olivier Vandecasteele d'espionnage. 

Cette tactique est de plus en plus employée par l'Iran envers les pays occidentaux. C'est pourquoi Amnesty International souhaite que les pays victimes de la même situation commencent à travailler ensemble pour mettre fin à la pratique de la diplomatie des otages.

Journaliste • Laura Vandormael

Video editor • Vassilis Glynos

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