Bus et camions doivent participer à l’effort de neutralité carbone de l’UE

L'UE continue l'électrification des transports
L'UE continue l'électrification des transports Tous droits réservés Charles Krupa/AP
Par Grégoire Lory
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La Commission européenne a proposé mardi de réduire de 100% en 2030 les émissions de CO2 pour des bus neufs en ville et de 90% en 2040 pour les nouveaux camions.

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Après les voitures, c’est au tour des camions et des bus de rejoindre l’effort de neutralité carbone dans les transports. La Commission européenne a présenté mardi ses propositions. Les bus en ville devront atteindre le zéro émission en 2030. Quant au secteur des camions il devra réduire de 90% sa pollution à l’horizon 2040. Autrement dit, les nouveaux véhicules vendus à partir de ces dates-là devront respecter ces normes.

Cette différence d’objectif entre bus et véhicules utilitaires lourds est défendue par le vice-président de la Commission.

"Il faut aussi tenir compte des circonstances très spécifiques liées à des conditions climatiques. On parle de moyens de transport qui sont très très lourds, donc qui ont besoin d'une énorme quantité d'énergie. Et vous savez très bien que dans des conditions climatiques, par exemple le froid ou dans des régions montagnardes on doit avoir quand même la possibilité de continuer à un certain moment avec des moteurs thermiques", explique Frans Timmermans.

Le responsable néerlandais ajoute qu’il s’agit aussi de prendre en compte les difficultés financières d'un changement de flotte pour les PME qui ont besoin de véhicules pour transporter leurs marchandises.

Ces propositions visent à poursuivre l’effort d’électrification de la mobilité. Le transport routier représente un cinquième des émissions de gaz à effet de serre dans l’UE et un tiers de la consommation d’énergie.

Ce traitement différencié accordé aux camions ne convient pas à tous les acteurs politiques.

Au Parlement européen, les Verts estiment que cette mesure rompt avec l’objectif de neutralité carbone en 2050.

"Un objectif de 90% en 2040 envoie un signal ambigu aux constructeurs qui nous met tous en danger", regrette Yannick Jadot. L’eurodéputé écologiste juge que cette mesure permettra à des véhicules diesel de rouler en Europe après 2050.

D’autres élus se félicitent en revanche de ces propositions et jugent que les négociations devraient être plus faciles que celles concernant les émissions des voitures.

"Sur les bus, je m'attends par exemple à un soutien assez large puisque des collectivités locales de tous les bords politiques ont déjà soutenu ce type d'initiative. Et sur les camions, il y a une question à résoudre qui : est ce que l'on est favorable aux 90 % en 2040 ou est ce qu'on est favorable aux 100 % en 2040 ?", explique le président de la commission Environnement, Pascal Canfin (Renew Europe). Il pense d’ailleurs que ce texte peut être adopté sous la mandature actuelle.

Le Parlement européen a justement validé le même jour la législation qui vise à interdire à partir de 2035 la vente de voitures neuves diesel ou à essence. Elle doit maintenant être officiellement approuvée par les Etats membres.

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