Un an de sanctions européennes contre la Russie

La présidente de la Commission européenne et les présidents d'Ukraine et du Conseil européen
La présidente de la Commission européenne et les présidents d'Ukraine et du Conseil européen Tous droits réservés AP Photo/Virginia Mayo
Par Sandor Zsiros
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Dès le début de la guerre les 27 ont adopté des mesures en réponse à l’invasion de l’Ukraine par Moscou. Ils ont ensuite intensifié leur pression alors que les combats se poursuivent.

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Les sanctions européennes n'ont pas mis à genoux la machine militaire russe. Mais elles ont un impact significatif sur les ressources financières de Moscou. De plus, elles permettent d'isoler diplomatiquement le Kremlin.

Dès le début de la guerre l'UE a réagi rapidement. Le 24 février, quelques heures après le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine, les dirigeants européens annonçaient des premières mesures suivies par d'autres actions en représailles. Les Etats membres ont adopté jusqu'à maintenant neuf paquets de sanctions et le 10e est sur la table.

"Je pense que les sanctions introduites par l'UE ont eu un effet limité sur la capacité de la Russie à financer sa guerre. Mais beaucoup de ces sanctions sont conçues pour fonctionner sur le long terme, pas sur le court terme", explique Philipp Lausberg, analyste au European Policy Centre (EPC).

Les premières mesures visaient les responsables politiques et militaires. Le ciel européen s'est fermé aux avions russes et les 27 ont suspendu les exportations de technologies sensibles. L'Union a aussi décidé de geler les avoirs russes à l'étranger et a poussé exclure Moscou du système interbancaire SWIFT.

Ces sanctions n'ont cependant pas brisé la machine économique du Kremlin.

"La Russie dispose d'un fonds de richesse nationale relativement important. Donc, même si elle connaît maintenant un gros déficit budgétaire, même si l'économie se contracte, elle a toujours 155 milliards de dollars dans ce fonds de richesse nationale et elle peut financer ses guerres grâce à cela. Cependant, cet argent diminue lentement", précise Philipp Lausberg.

Avec la poursuite des combats, l'UE a mis en oeuvre d'autres mesures pour cibler le secteur énergétique russe. Les 27 ont interdit les importations de pétrole brut avant de plafonner les prix et d'interdire les produits pétroliers raffinés. Ils ont aussi cherché à réduire leur dépendance à l'égard du gaz venu de Russie, privant Moscou de son principal client.

"Il y a encore du gaz qui passe par les pipelines, mais 90 % de ce commerce a été éliminé en un an. C'est une réalisation majeure et qui va au-delà de ce quiconque imaginait possible pour l’UE en un an. (Vladimir) Poutine n'a certainement pas accompli cela", constate Lauri Myllyvirta, analyste au Centre for Research on Energy and Clean Air.

La question qui se pose en Europe concerne l'impact de ces sanctions pour les citoyens de l'UE. Selon les experts, l'envolée l'été dernier des prix du gaz est le résultat d'une manipulation des marchés de la part de la Russie et non pas la conséquence des sanctions. Les analystes jugent d'ailleurs que l'Europe n'est pas davantage pénalisée que la Russie.

"L'Europe n'a pas connu de récession l'année dernière et n'en prévoit pas pour cette année. En comparaison, la Russie aurait connu une réduction de 5 % de son PIB en 2022. Et la situation sera bien pire en 2023, très probablement", estime Philipp Lausberg.

L'Union européenne cherche maintenant à lutter contre le contournement des sanctions. Plusieurs Etats membres, emmenés par les Pays-Bas, proposent d'ouvrir à Bruxelles le siège d'un centre dédié à ces mesures de représailles.

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