Subventions, Ukraine et Chine au menu de la rencontre entre Ursula von der Leyen et Joe Biden

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'entretient avec le président américain, Joe Biden (en juin 2021)
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'entretient avec le président américain, Joe Biden (en juin 2021) Tous droits réservés AP Photo/Francisco Seco
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Par Alice Tidey
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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, rencontre vendredi à Washington le président américain, Joe Biden. Ils tenteront d’aplanir leurs divergences sur l’aide aux technologies propres et de renforcer leurs différents partenariats.

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Ursula von der Leyen et Joe Biden se retrouvent vendredi à la Maison Blanche. Les plans respectifs de soutien de part et d’autre de l’Atlantique en faveur des technologies propres seront au centre des discussions.

L'Union européenne et les États-Unis ont dévoilé des projets pour stimuler au cours des prochaines décennies les technologies vertes. L’objectif est de parvenir d’ici 2050 à la neutralité carbone et de conquérir des parts de marché cruciales dans ce secteur de plus en plus important.

Mais le projet américain, baptisé "Inflation Reduction Act" (IRA), la loi de réduction de l’inflation, irrite l’UE. Ce dispositif prévoit d'accorder 369 milliards de dollars de subventions aux produits fabriqués aux États-Unis. Les 27 déplorent le caractère discriminatoire de certaines de ces mesures. Un groupe de travail spécial chargé d'aplanir les divergences entre les deux parties a été mis en place afin d'éviter le risque d'une course aux subventions.

Les deux dirigeants devraient faire avancer les discussions sur la demande de l'UE d'obtenir une exemption similaire à un accord de libre-échange. Washington prévoit en effet d’accorder des dispenses aux pays avec lesquels les Etats-Unis ont conclu des accords commerciaux, comme le Mexique et le Canada.

"Ce n'est un secret pour personne que certains éléments de la conception de la loi sur la réduction de l'inflation ont soulevé un certain nombre de préoccupations en ce qui concerne certaines des incitations ciblées pour les entreprises. C'est pourquoi nous avons travaillé avec les États-Unis pour trouver des solutions, par exemple pour que les entreprises de l'UE et les voitures électriques fabriquées dans l'UE puissent également bénéficier" de la loi sur la réduction de l'inflation, a précisé en janvier la présidente de la Commission européenne lors du Forum économique mondial à Davos.

"Notre objectif doit être d'éviter toute perturbation du commerce et des investissements transatlantiques. Nous devons veiller à ce que nos programmes d'incitation respectifs soient équitables et se renforcent mutuellement. Et nous devrions déterminer comment nous pouvons bénéficier ensemble de cet investissement massif, par exemple en créant des économies d'échelle de part et d'autre de l'Atlantique ou en établissant des normes communes", a-t-elle ajouté.

L'Ukraine et la Chine

L'Ukraine figurera également en bonne place lors de la rencontre. La présidente de la Commission et le président américain devraient réitérer leur soutien à Kyiv dans sa lutte contre l'invasion russe.

Bruxelles, Washington et leurs alliés occidentaux ont mis en place de nombreux trains de sanctions à l'encontre de Moscou depuis le lancement de la guerre, en février 2022.

Il s'agit désormais de combler les lacunes qui permettent à Moscou de contourner ces mesures restrictives.

La Chine devrait également être évoquée lors de la rencontre bilatérale des deux dirigeants. Washington pousse ses alliés à adopter une position plus ferme à l'égard de Pékin sur les questions de sécurité, de concurrence technologique et sur les pratiques commerciales déloyales.

La visite d’Ursula von der Leyen interviendra un jour après l'annonce par le gouvernement néerlandais de la mise en place de contrôles à l'exportation sur les équipements avancés nécessaires à la fabrication de puces électroniques. Les Pays-Bas n'ont pas explicitement indiqué leur intention de limiter les exportations vers la Chine, mais cette mesure était réclamée depuis longtemps par Washington afin de garantir que l'Occident, le Japon, la Corée du Sud et Taïwan conservent leur avance technologique.

Mais la Maison Blanche tient également à ce que ses alliés soient prêts à sanctionner la Chine au cas où elle fournirait des équipements militaires à la Russie.

"Le secrétaire d'État (Antony) Blinken a clairement indiqué qu'il y aurait des conséquences (si la Chine envoyait des armes létales) et il a mentionné que les sanctions pourraient être l'une de ces conséquences", a déclaré la semaine dernière à la presse, John Kirby, porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis.

"Nous avons donc indiqué que les États-Unis, mais aussi nos alliés et partenaires, disposaient d'outils si la Chine s'engageait dans cette voie", a-t-il ajouté.

Limiter les dépendances

Enfin, un autre sujet que les deux dirigeants auront à cœur d'approfondir est la sécurité économique, c'est-à-dire la manière de rendre leurs économies plus résilientes.

Cela va de pair avec leur volonté de renforcer leur autonomie énergétique et technologique et de réduire leur dépendance à l'égard de "partenaires peu fiables".

L'une des premières idées déjà lancées par la présidente de la Commission est la création d'un club des matières premières critiques qui permettrait de se distancer de la Chine qui domine les chaînes d'approvisionnement dans ce secteur.

Les pays d'Amérique latine et l'Australie possèdent plus de réserves de lithium que l'Empire du Milieu. Mais Pékin contrôle environ 80 % de la production mondiale de lithium brut et 50 % des processus de traitement et de raffinage du lithium dans le monde, selon l'Institute for Security and Development Policy.

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La visite d’Ursula von der Leyen à Washington interviendra après un voyage au Canada, où elle a rencontré le Premier ministre Justin Trudeau. Les deux dirigeants ont convenu de développer le commerce transatlantique de l'hydrogène vert, mais aussi de renforcer la coopération dans le domaine des batteries lithium-ion.

Le Canada est actuellement le seul pays de l'hémisphère nord à disposer de toutes les matières premières nécessaires à la production de ces batteries.

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