Les chiffres clés de l'immigration vers l'UE en 2022

Des migrants secourus dans le sud de l'Italie
Des migrants secourus dans le sud de l'Italie Tous droits réservés Antonino Durso/LaPresse via AP
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Par Euronews
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Les arrivées illégales de migrants ont augmenté en 2022 dans l’UE et ont ravivé le difficile débat entre les Etats membres.

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Les deux naufrages meurtriers survenus en Méditerranée ces dernières semaines ont dramatiquement rappelé l’attention politique de l’UE sur les questions migratoires. Ce dossier était toutefois déjà en haut de l’agenda européen en raison de l'augmentation en 2022 des arrivées irrégulières et des nouvelles demandes d'asile.

Voici ce qu'il faut savoir sur l'immigration vers l'UE en 2022

L’immigration irrégulière

L'agence européenne de garde-frontières et garde-côtes, Frontex, a détecté l’année dernière 330 000 franchissements irréguliers. Ce chiffre marque une augmentation de 64 % par rapport à 2021 et représente le nombre le plus élevé depuis 2016.

Les plus fortes hausses ont été enregistrées sur la route des Balkans occidentaux et de la Méditerranée orientale, avec des progressions respectives de 136 % et 108 %. La première a représenté à elle seule 45 % de toutes les entrées irrégulières en 2022.

La traversée de la Méditerranée centrale a quant à elle représenté près d'un tiers de toutes ces arrivées. Les ressortissants de Syrie, d'Afghanistan et de Tunisie ont été les plus fréquemment signalés.

Selon les estimations, 2 500 personnes sont mortes en essayant d'atteindre l'UE.

Les demandes d'asile

Les pays de l'UE, la Norvège et la Suisse ont reçu ensemble 966 000 nouvelles demandes d'asile en 2022, soit une augmentation de plus de 50 % par rapport à l'année précédente.

Il s'agit également du chiffre le plus élevé enregistré par l'Agence européenne pour l'asile depuis 2016, année où plus de 1,2 million de demandes avaient été déposées.

L’organisme européen a déclaré que les demandes ont atteint les niveaux les plus élevés "jamais enregistrés" pour un large éventail de nationalités en 2022, y compris des citoyens venus d'Inde, du Burundi, du Maroc, de Tunisie, d'Egypte, de la République démocratique du Congo, du Pérou, de la Moldavie, du Yémen, de la Biélorussie et de Cuba.

Les chiffres de 2022 excluent la grande majorité des quatre millions de réfugiés ukrainiens qui ont fui la guerre en Russie et dont les demandes sont traitées séparément dans le cadre de la directive sur la protection temporaire.

Les retours

Environ 500 000 ressortissants étrangers sont sommés chaque année de quitter l'Union européenne parce qu'ils sont entrés ou séjournent de manière irrégulière, selon la Commission européenne. Seuls 30 % d'entre eux retournent cependant dans leur pays d'origine ou dans le pays à partir duquel ils se sont rendus dans l'UE.

Frontex a procédé l’année dernière au retour d'un peu moins de 25 000 personnes, un nouveau record. Environ 40 % d'entre elles ont quitté l'UE de leur plein gré.

La Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures, Ylva Johansson, a souligné en janvier que "le problème est que les États membres n'introduisent des demandes de réadmission que pour environ 10 à 20 % des décisions de retour".

"Frontex envoie des avions vides aux pays d'origine qui sont prêts à reprendre leurs citoyens. Récemment, un avion a été renvoyé au Bangladesh avec seulement huit passagers à bord", a-t-elle ajouté.

Un coordinateur européen des retours a été nommé l’an dernier afin d'établir une stratégie opérationnelle commune en matière de retours et de renforcer la coopération entre les États membres et Frontex.

L’immigration légale

L'année dernière, environ trois millions de personnes originaires de pays tiers se sont installées légalement dans l'Union européenne. Ce chiffre correspond à peu près aux niveaux d'avant la pandémie.

L'Espagne, l'Allemagne et la France étaient alors les principales destinations, accueillant 28 % de tous les immigrants de pays non-membres de l'UE, selon les données d'Eurostat.

La Commission a proposé l'année dernière de créer davantage de voies légales pour les migrants qualifiés, ce qui devrait permettre de combler les déficits de compétences et les pénuries de main-d'œuvre, mais aussi de réduire l'immigration clandestine.

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