Les eurodéputés demandent à l'UE de renforcer son soutien à la Moldavie

Les présidentes de la Commission européenne et de la Moldavie, Ursula von der Leyen et Maia Sandu (de gauche à droite)
Les présidentes de la Commission européenne et de la Moldavie, Ursula von der Leyen et Maia Sandu (de gauche à droite) Tous droits réservés AP Photo/Aurel Obreja
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Par Alice TideyEfi Koutsokosta
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Pour le Parlement européen, il faut aider davantage le pays, candidat à l’adhésion, et secoué par les effets de la guerre en Ukraine.

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Le Parlement européen demande à l'Union européenne de faire davantage pour aider la Moldavie à surmonter les difficultés provoquées par la guerre en Ukraine et les tentatives de déstabilisation.

La Moldavie, quatrième pays le plus pauvre d'Europe en 2021 selon le PIB par habitant, a lutté pour faire face aux crises du coût de la vie et de l'énergie, exacerbées par le conflit déclenché par la Russie.

L'inflation annuelle a atteint 25,9 % en février, soit le triple du taux observé dans la zone euro. Cette flambée est alimentée en grande partie par les prix de l'énergie. Ce petit pays de 3 millions d'habitants s'alimente en gaz et en pétrole, principalement fournis par la Russie avant la guerre.

Le gouvernement pro-UE de la présidente Maia Sandu a réagi à l'agression de Moscou contre Kyiv en déposant une demande d'adhésion à l'UE. Chișinău a rapidement obtenu le statut de candidat. Les autorités doivent maintenant travailler sur neuf réformes clés.

L’UE a également renforcé son soutien en mettant en place des enveloppes financières distinctes de plus d'un milliard d'euros, dont 250 millions d'euros pour surmonter la crise énergétique.

Commencer les négociations d'adhésion

Pour l'eurodéputé roumain Siegfried Mureșan (PPE), président de la délégation parlementaire d'association UE-Moldavie, l'aide européenne devrait aller plus loin.

"La Moldavie est un voisin direct de l'UE et de l'Ukraine. Nous serions tous bien plus mal lotis dans l'Union européenne si, en plus du dictateur (Alexandre) Loukachenko au Belarus, (Vladimir) Poutine disposait d'un régime pro-russe en République de Moldavie. C'est pourquoi il est important de soutenir les autorités moldaves, pro-européennes. C'est bon pour l'Europe, c'est bon et important pour l'Ukraine aussi", souligne-t-il.

Il espère que Chișinău finalisera d'ici la fin de l'année la mise en œuvre des réformes exigées par l’Union. Il appelle aussi les 27 à "entamer les négociations d'adhésion à l'UE".

Les députés européens ont tenu un débat mercredi sur la Moldavie, Israël et la Géorgie avec le Commissaire européen en charge de l'Elargissement, Oliver Várhelyi.

Mais l'Union doit également aider la Moldavie face aux tentatives de déstabilisation d’agents pro-russes, insiste Siegfried Mureșan.

Le gouvernement moldave accuse Moscou et des oligarques proches du Kremlin de mener une "guerre hybride" en Moldavie en parrainant des manifestations et en menant des cyberattaques dans le but de renverser les autorités pro-européennes pour les remplacer par une administration favorable à la Russie.

Les services de renseignement américains confirment cette thèse : "des acteurs russes, dont certains ont des liens actuels avec les services de renseignement russes, cherchent à organiser des manifestations en Moldavie et à s'en servir comme base pour fomenter une insurrection contre le gouvernement moldave".

Plusieurs personnes, accusées de faire partie d'un complot pro-russe visant à déclencher des troubles de masse lors des manifestations anti-gouvernementales, ont été arrêtées au cours du week-end.

Des sanctions contre les oligarques ?

L'eurodéputé néerlandais Thijs Reuten (S&D) estime que le soutien de l'UE à la Moldavie devrait couvrir la sécurité, y compris par le biais d'une mission civile.

"J'ai également dit que nous devions envisager des sanctions contre ces oligarques qui ne sont en fait même pas dans le pays, mais en dehors de la Moldavie, mais qui participent activement à cette déstabilisation de l'intérieur, encourageant presque à l'insurrection ", explique-t-il.

"La Moldavie a choisi de se porter candidate à l'adhésion à l'Union européenne. C'est un choix courageux. Nous devons maintenant faire preuve du même courage que leurs amis européens et les aider à surmonter cette situation, faute de quoi nous pourrions être confrontés à une situation que nous ne pourrions pas gérer", ajoute Thijs Reuten.

Lors de son intervention en séance plénière, Oliver Várhelyi s'est efforcé de rassurer les députés sur le fait que "la Moldavie reste en tête de l'agenda politique de l'Union européenne", qualifiant de "remarquables" les progrès qu'elle a déjà accomplis sur la voie de l'UE "en dépit de toutes les pressions".

Il a également indiqué que les exportations de l'UE soutiennent actuellement la Moldavie dans le domaine de la cybersécurité, dans la lutte contre les menaces hybrides et la désinformation, et qu'un centre "pour relever les défis de la sécurité intérieure et de la gestion des frontières" a aussi été lancé.

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Une éventuelle mission civile de l'UE dans le cadre de la PSDC (politique de sécurité et de défense commune) "pour renforcer davantage la sécurité et la résilience de la Moldavie" est également en cours d'évaluation, a-t-il ajouté.

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