L'industrie européenne du film d'animation retrouve des couleurs

L'industrie européenne du film d'animation retrouve des couleurs
Par Euronews
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Au sommaire de cette édition de Futuris : comment remettre au goût du jour les classiques de l’animation et les dessins animés en noir et blanc réalisés à la main tout en donnant envie à la jeune génération, davantage mordue de 3D, de les découvrir ?

La réponse pourrait bien venir de Prague, en République tchèque. Dans ce petit studio d’animation, on planche assidument sur la question et quelques-uns des outils développés sur place pourraient bien révolutionner le monde de l’animation.

Une révolution qui passe par ce logiciel capable d’automatiser la colorisation – très chronophage – d’animations dessinées à la main, y compris celles en noir et blanc.

Les explications de Daniel Sykora, informaticien à l’Université technique de Prague et coordinateur du projet CARTOON SCIENTIST :

“Nous avons dû développer un ensemble d’algorithmes permettant de définir les limites spécifiques de chaque zone à coloriser. Ainsi, l’utilisateur n’a plus qu‘à fournir certaines indications concernant ces zones et les algorithmes en déterminent automatiquement les limites. “

En outre, l‘équipe de chercheurs qui participe à ce projet européen a constaté que le logiciel développé pouvait non seulement servir à la restauration d’animations anciennes, mais également à démultiplier le potentiel technique et artistique de l’animation 2D actuelle, comme le souligne Daniel Sykora :

“Vous pouvez, par exemple, créer des approximations 3D sur votre dessin fait à la main, ce qui était quasiment impossible auparavant, ou en tout cas très fastidieux. Vous pouvez également y incorporer des informations visuellement plus riches et plus tactiles. Vous pouvez aussi combiner tous ces éléments pour produire des images qui ont un rendu proche de la 3D, alors qu’il s’agit bien d’animation 2D.”

Concrètement, comment cette technique peut-elle être utilisée par les dessinateurs de films d’animation ?

Le logiciel a été conçu pour être polyvalent, c’est-à-dire être appliqué à toute une palette de styles et de supports. Les dessinateurs devraient même être en mesure de retrouver le confort et les sensations de l’animation papier, sans ses inconvénients.

Zuzana Studená, dessinatrice chez Anifilm, nous livre ses premières impressions :

“D’après ce que j’ai compris, je pourrai aussi facilement introduire le dessin que j’aurais fait à la main sur un papier, ce qui est une technique qui me reste quand même toujours très douce, c’est une technique que j’aime beaucoup et qu’ici, avec la tablette graphique, je perds un peu. Tout demande beaucoup de temps dans l’animation. Mais bon, justement, avec de bons logiciels, il y a moyen d’aller plus vite. Et avec cet outil-là, on va sûrement pouvoir aller plus vite. Ça, c’est sûr. On va pouvoir s’amuser un peu ! “

Ce logiciel est désormais disponible dans le commerce sous la forme d’un plug-in compatible avec les programmes de graphisme existants. De quoi donner un nouveau souffle à l’industrie européenne du film d’animation.

Le point avec Fabrice Debarge de chez TVPaint :

“On a pu coloriser des séquences d’images directement. C’est-à-dire qu’en un seul trait, on arrivait à coloriser des dizaines et des dizaines d’images – une chose que l’on n’arrivait pas nécessairement à faire avant. Et ça, c’est une accélération qui est vraiment très sensible, surtout quand on fait de l’animation, ça réduit sensiblement les budgets en fait. C’est quelque chose qui est très long, c’est souvent sous-traité en dehors de l’Europe, eh bien, si on a moyen de faire tout ça, ici, en Europe justement, on va gagner énormément de temps. Donc pouvoir coloriser rapidement, c’est un vrai défi !”

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