Astana : pierre angulaire de l'économie eurasienne ?

Astana : pierre angulaire de l'économie eurasienne ?
Par Euronews
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La capitale du Kazakhstan Astana a vu naître l’Union économique eurasienne l’an dernier. Cette année, quelques 10 000 personnalités politiques

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La capitale du Kazakhstan Astana a vu naître l’Union économique eurasienne l’an dernier. Cette année, quelques 10 000 personnalités politiques, économiques et des experts de la planète entière sont venus au forum économique mondial pour évoquer la situation et les objectifs de l’intégration au sein de l’Union.

L’un des sujets majeurs du forum économique d’Astana 2015 a été le suivant : qu’ont gagné les pays qui ont intégré l’Union économique eurasienne ? Et qu’ont-ils perdu ?

L’Union économique eurasienne est composée de 5 pays. Fondée en mai 2014 par la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, l’Arménie les a rejoint quelques mois plus tard.
Le mercredi 20 mai 2015, le Kirghizistan a signé lui aussi le traité d’adhésion. Bien que ce fut une décision difficile pour la République kirghize: la plupart de ses habitants gagnent leurs vies en vendant des marchandises achetées en Chine. En rejoignant l’Union économique eurasienne, les taxes douanières risquent de beaucoup augmenter et donc de peser lourdement sur le prix des produits chinois:
Malgré cela, le Kirghizistan a fait son choix.

“La simple démarche d’achat-vente est devenue dépassée, il est maintenant temps de penser global, avec une vraie intégration industrielle en toile de fond” explique Zhirgalbek Sagynbaev, président de l’union des industriels et entrepreneurs kirghizes.
Selon lui, “les citoyens des pays-membres de l’Union économique eurasienne obtiendront immédiatement les avantages lié à ce statut, c’est à dire qu’ils n’auront pas besoin de permis de travail. L’autre avantage est que cela va déboucher sur une vraie coopération entre entreprises dans l’industrie minière, dans le secteur énergétique et d’autres…”

Cette nouvelle alliance économique représente une population de 180 millions de personnes et un PIB total de 4 mille milliards de dollars.
Un marché gigantesque, et donc une belle opportunité d’attirer les investisseurs étrangers. Il est toutefois trop tôt pour estimer le volume de ces futurs investissements selon Timur Suleimenov, ministre de l‘économie et des finances de l’Union économique eurasienne.
Selon lui, il n’est pas envisageable d’avoir les résultats ad’un marché unique de libre circulation des biens et des services avant 1 an d’existence. Il poursuit : “6 mois, ce n’est pas suffisant pour noter une croissance significative des investissements ou du volume commercial. Surtout si l’on considère que la création de l’Union économique eurasienne a coïncidé avec une grave crise.”

La mise en route de l’Union économique eurasienne est arrivée en effet au moment où la Russie connaissait une période économique difficile. Les sanctions économiques mises en place par les pays occidentaux, en représailles à l’annexion de la Crimée, ont freiné les économies des pays-membres de l’Union économique eurasienne.
Par ailleurs, une large part du commerce de la Russie et du Kazakhstan provient du pétrole, dont la chute des cours a ralenti la croissance .
Enfin, la chute du rouble a contribué à fortement dévaluer les marchandises russes, ce qui a aussi impacté les biens produits dans les autres pays de l’Union, notamment au Kazakhstan.

Ce que confirme Rakhim Oshakbayev, de la chambre nationale des entrepreneurs du Kazakhstan : “De nombreux entrepreneurs kazakhs ont perdu en compétitivité à cause de la dévaluation. Nous avons demandé à notre gouvernement de considérer cette situation comme une menace pour l‘économie du pays, un cas de force majeure, loin de toute considération politique, et d’imposer temporairement des mesures de protectionnisme.”

Quoi qu’il en soit, d’après les prévisions de la banque mondiale, tous les membres de l’Union économique eurasienne vont voir leur PIB augmenter cette année.
A partir de 2016, l’Union arrêtera progressivement les mesures de restriction commerciales pour le transport de marchandises au sein de son espace.

Malgré des difficultés dans sa première année, et des perspectives incertaines en matière d’intégration, plusieurs pays ont déjà annoncé leur intention de coopérer avec l’Union économique eurasienne. Celle-ci va signer un accord de libre-échange avec le Vietnam.
Après l’adhésion du Kirghizistan, le Tadjikistan devrait devenir le 6e membre de l’Union économique eurasienne.

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