Détourner les jeunes du terrorisme, enjeu du dialogue interculturel de Bakou

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Par Euronews
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Comment enrayer le recrutement de jeunes par des groupes terroristes ? Question du 4e Forum mondial sur le dialogue interculturel à Bakou.

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Pourquoi certains jeunes rejoignent-ils des groupes terroristes ? Que peuvent faire les gouvernements pour empêcher ce recrutement ? Des questions abordées par des représentants de différents pays et d’organisations internationales lors du 4e Forum mondial sur le dialogue interculturel qui a eu lieu du 4 au 6 mai 2017 à Bakou.

Cette édition du Forum organisée par l’Azerbaïdjan et plusieurs agences des Nations Unies dont l’UNESCO a rassemblé les membres d’une cinquantaine d’organisations dont la plupart sont engagées dans la lutte contre l’extrémisme. D’après les experts de l’ONU, grâce aux mesures prises par les Etats pour restreindre l’accès à des zones de conflit, le flux de combattants étrangers rejoignant l’organisation Etat islamique s’est réduit l’an dernier.

Mais enrayer ce recrutement reste crucial. Selon des estimations, depuis que la guerre civile a éclaté en Syrie, l’Etat islamique a enrolé jusqu‘à 30.000 recrues originaires d’une centaine de pays avec des méthodes très diverses.

Internet et sphère locale

“Habituellement, la plupart des gens parlent seulement du recrutement sur internet : cela existe évidemment, concède Alexander Zuev, sous-secrétaire général à l‘état de droit et aux institutions chargées de la sécurité à l’ONU, avant d’ajouter : Mais en même temps, on a fait un certain nombre d’enquêtes et on s’est rendu compte que l’environnement familial et culturel et les groupes sociaux au niveau local pouvaient jouer un rôle prépondérant dans ce recrutement.”

La question religieuse n’est pas le seul motif de radicalisation, ont estimé les participants du forum. Parfois, les femmes qui rejoignent les groupes terroristes – elles représentent 10% des combattants étrangers dans leurs rangs – le font après avoir été confrontées à des actes islamophobes. Mais le plus souvent, elles suivent leur mari, leur père ou leur frère.

“Quand elles découvrent la réalité, elles ne peuvent plus reculer, explique Mohamed Sameh Amr, délégué permanent de l’Egypte auprès de l’UNESCO. En même temps, elles subissent un si mauvais traitement au sein de ces groupes fanatiques : c’est pour cela que j’espère que par ce genre de conférences que nous faisons et leur couverture médiatique, on les alertera sur les ennemis qu’elles ne voient pas comme tels,” insiste-t-il.

Dialogue interculturel:
«La tolérance ne suffit pas
La coexistence passive est insuffisante» IrinaBokova</a> <a href="https://twitter.com/UNESCO_fr">UNESCO_frhttps://t.co/tw4ldUpuIO

— ONU Info (@ONUinfo) 6 mai 2017

Souffrance sociale

Certains jeunes sans emploi et en souffrance sociale pensent aussi trouver chez ces groupes, une identité collective, une reconnaissance et une source de revenus.

Un même phénomène se produit en Afrique d’après Daniel Da Hien, coordinateur général du Réseau de la Jeunesse Africaine, une ONG du Burkina Faso. “De nombreux pays africains comme le mien sont très, très pauvres : il y a beaucoup de jeunes qui ne vont pas à l‘école, qui ne font même pas six ans d‘école, dit-il. Les extrémistes recrutent ceux qui ne peuvent pas aller à l‘école, ceux qui ne finissent pas leur scolarité, mais aussi ceux qui la finissent, mais qui ne trouvent pas d’emploi par la suite et sans emploi, qu’est-ce qu’on peut faire ?” lance-t-il.

Enjeu éducatif

Voilà pourquoi l‘éducation et l’alphabétisation sont si importantes, a-t-on martelé lors du Forum. Et il est essentiel de comprendre ce qui manque dans l‘éducation de ces jeunes et de changer les choses.

“L’un des défis auxquels font face nos universités, estime Fariz Ismailzade, vice-recteur de l’université ADA (Azerbaïdjan), c’est que nous sommes toujours incapables d’apprendre à nos étudiants et aux jeunes comment distinguer le bien et le mal. Très souvent, poursuit-il, on se rend compte que ces jeunes ont subi un tel lavage de cerveau qu’ils pensent que les idéologies négatives et radicales auxquelles ils adhèrent portent des messages positifs, les messages qui sont les bons et ils sont prêts à tuer pour ces idées.”

Pour dissuader les jeunes de choisir la violence extrêmiste, ont conclu les participants du Forum, il faut bien sûr agir dans le champ de l‘éducation pour notamment encourager leur sens critique, mais il est également essentiel de favoriser la création d’emplois et de faire passer un message de tolérance à l‘égard des migrants.

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