Une plus grande diversité dans les champs et dans l'assiette

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Par Julian GOMEZ
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Cette édition de Futuris nous emmène à Chypre, découvrir des recherches qui visent à trouver comment accroître la diversité des variétés agricoles cultivées en Europe en améliorant leur qualité, leur rendement et leur résistance grâce à des procédés naturels et durables.

Dans cette édition de Futuris, notre reporter Julián López Gómez nous emmène à Chypre, découvrir un projet européen dédié à l'agriculture baptisé DIVERSIFOOD. "Sur cette plantation expérimentale, des scientifiques cherchent comment l'Europe pourrait cultiver un plus grand nombre de variétés différentes tout en améliorant leur rendement, leur qualité, leur résistance et leur goût," indique-t-il avant d'ajouter : "Sachez qu'ils creusent -au sens propre- pour trouver des réponses."

Sur ce champ de 11 hectares, on trouve plus de vingt variétés cultivées dont certaines de maïs. Cette équipe teste sur place, une technologie permettant d'identifier les plants qui sont les mieux adaptés à la chaleur et au manque d'eau à Chypre.

Chaque plant de maïs est différent d'un point de vue génétique et fait l'objet d'une attention particulière, notamment au niveau de ses racines.

Anciens génotypes aux caractéristiques intéressantes

Dionysia Fasoula, phytogénéticienne à l'Institut de recherche agricole de Chypre, précise : "Nous examinons à la fois des paramètres quantitatifs et qualitatifs : les paramètres quantitatifs nous aident à déterminer le rendement de ce plant et la stabilité de ce rendement, ils sont plus difficiles à établir puisque l'environnement alentour les influence fortement. Quant aux paramètres qualitatifs, on se concentre principalement sur la teneur en nutriments, mais aussi sur la biomasse de feuilles," explique-t-elle.

L'étude porte également sur l'orge, le blé ancien, le pois chiche et le niébé, une plante voisine du haricot.

Les plants les plus prometteurs sont croisés grâce à des procédés naturels pour produire des variétés résistantes à la sécheresse. Aucun OGM n'est utilisé.

"Notre objectif, c'est d'accroître la biodiversité dans nos écosystèmes agricoles," souligne Michalis Omirou, microbiologiste environnemental au sein du même institut. "Donc, on regarde dans le passé, les variétés traditionnelles qui ne sont plus cultivées ici : ces anciens génotypes avaient des caractéristiques qui nous intéressent aujourd'hui, non seulement pour diversifier nos cultures, mais aussi pour améliorer la qualité et le goût des produits pour le consommateur," affirme-t-il.

La réponse est peut-être dans le sol

Des échantillons prélevés dans le sol et sur les racines des plants sont analysés en laboratoire.

Les biologistes ont trouvé une piste pour améliorer leur rendement et leur résistance à la sécheresse : mieux les faire interagir avec les microbes présents dans la terre.

"La relation entre les plantes et les champignons peut être bénéfique à tous les deux, à seulement l'une des catégories ou elle peut être parasitaire, donc on doit connaître cette interaction dans le détail," détaille Athanasia Kavadia, microbiologiste agricole dans le même organisme. "De manière générale, la plante fournit du carbone au champignon tandis que le champignon trouve des nutriments dans le sol et il les transfère à la plante," poursuit-elle.

Les chercheurs espèrent que leur travail aidera les agriculteurs locaux à développer leur offre et à accéder à de nouveaux marchés. Au final, selon eux, le consommateur en sortira gagnant.

"On a tous ce souvenir du goût merveilleux des tomates de notre enfance ou d'autres légumes, de ces saveurs que l'on avait à cette époque, donc on se concentre sur ces variétés traditionnelles dans l'idée de les faire revenir dans la chaîne de production," indique Dionysia Fasoula. "Les agriculteurs seront en capacité de proposer un plus grand éventail de produits aux magasins et supermarchés et les consommateurs pourront choisir parmi une plus grande diversité de produits qui en plus, auront plus de saveurs et un meilleur goût," se réjouit-elle.

D'après les scientifiques, de nouvelles variétés issues de ces recherches pourraient être mises sur le marché en Europe d'ici cinq ans.

Sources additionnelles • Version française : Stéphanie Lafourcatère

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