La biobanque d'Estonie évalue les risques individuels de cancer grâce à l'ADN

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Par Julian GOMEZ
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Le directeur général de la biobanque d'Estonie fait partie des experts de la mission cancer lancée par l'Union européenne. Il nous précise la contribution de la génétique dans la lutte contre ces pathologies qui font 1,4 million de morts chaque année dans l'UE.

Qu'est-ce qu'une biobanque ? La génétique peut-elle aider à prévoir avec précision, les risques d'apparition de certaines maladies comme le cancer ? Le directeur général de la Biobanque estonienne qui dépend de l'Université de Tartu, Andres Metspalu nous donne son éclairage.

Il fait partie du groupe d'experts de la mission européenne dédiée à la lutte contre le cancer, l'un des cinq domaines de mission lancés par l'UE dans le cadre du programme Horizon Europe qui doit débuter l'an prochain. Celle-ci vise à renforcer la lutte contre cette maladie au niveau de la prévention, de la recherche, des traitements et de la qualité de vie des patients.

"L'ADN de plus de 200.000 individus"

"J'ai créé la Biobanque estonienne il y a environ 20 ans : notre Biobanque est particulièrement vaste pour un petit pays, nous disposons au sein de notre Biobanque, de l'ADN d'environ 20% des Estoniens âgés de plus de 18 ans : ce qui représente plus de 200.000 individus," précise Andres Metspalu. "Chacun a vu son matériel génétique analysé : ce qui est vraiment remarquable," souligne-t-il.

"C'est grâce à cela que nous pouvons faire cette médecine génétique, non seulement pour le cancer, mais aussi pour d'autres maladies," indique le chercheur.

Partager l'information avec les patients et les médecins

"Plus de 3000 personnes ont déjà été informées par la Biobanque, de leurs risques génétiques. C'est ce qui m'occupe tous les jours : je mène des recherches, mais je facilite aussi l'utilisation de cette information dans les soins de santé," fait remarquer Andres Metspalu.

"Nous prédisons principalement, les risques de développer un cancer, une maladie cardiovasculaire ou un diabète de type 2 : nous étudions aussi les mélanomes et les cancers de la prostate et des poumons," précise-t-il.

"Effets des gènes sur la réponse aux médicaments"

"Nous faisons aussi de la pharmacogénomique : c'est l'étude des effets des gènes sur la réponse aux médicaments," explique le directeur général de la Biobanque estonienne.

"Un médicament donné ne fonctionne pas sur tous les humains de la même manière contrairement à ce que les laboratoires pharmaceutiques pensent," assure-t-il. "Certains médicaments sont très nocifs, il y a des réactions, des effets secondaires et il est possible de finir à l'hôpital parce qu'on a pris des médicaments qui nous ont été prescrits," met-il en garde.

"Mais la génétique peut prédire des problèmes graves et elle devrait être utilisée et on essaie de l'intégrer à la médecine de tous les jours en Estonie," conclut le spécialiste.

Journaliste • Julian GOMEZ

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