Selon une nouvelle étude, notre vie pourrait défiler devant nos yeux lorsque nous mourons

Les neuroscientifiques s'interrogent depuis longtemps sur les témoignages de personnes dont leur vie défile devant leurs yeux lors d'une expérience de mort imminente
Les neuroscientifiques s'interrogent depuis longtemps sur les témoignages de personnes dont leur vie défile devant leurs yeux lors d'une expérience de mort imminente Tous droits réservés Canva
Par Ian SmithEmmy Arpin Alotto
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L'activité cérébrale d'un homme de 87 ans a été accidentellement enregistrée par des scientifiques alors qu'il mourait, offrant un aperçu unique de ce qui se passe lorsque nous mourons.

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Des scientifiques ont enregistré sans le vouloir l'activité cérébrale d'un homme mourant de 87 ans. Cela a permis de comprendre ce qui arrive à notre cerveau lorsque nous décédons.

L'homme âgé a été admis à l'hôpital après une chute et une crise d’épilepsie. Le Dr Raul Vicente, de l'université de Tartu, en Estonie, et ses collègues ont utilisé l'électroencéphalographie (EEG) pour détecter les crises et traiter le patient.

Pendant ces enregistrements, le patient a malheureusement eu une crise cardiaque et est décédé. Cet événement inattendu a permis aux scientifiques d'enregistrer l'activité d'un cerveau humain mourant pour ce qu'ils pensent être la toute première fois.

Le phénomène de la vie qui défile devant nos yeux

la vie des gens défile devant leurs yeux lorsqu'ils vivent une expérience de mort imminente sont bien documentés et ont longtemps laissé les neuroscientifiques perplexes.

Une étude psychologique réalisée en 2017 sur ce phénomène a révélé que les personnes qui en faisaient l'expérience présentaient de nombreuses similitudes et que les souvenirs ne leur revenaient pas de manière linéaire, mais à partir de points aléatoires de leur vie.

Cette nouvelle recherche, qui a été publiée mardi dans la revue Frontiers in Ageing Neuroscience, s'est penchée sur les raisons neurologiques du phénomène. Elle suggère que le cerveau pourrait rester actif pendant et même après la transition vers la mort, et être programmé pour orchestrer toute l'épreuve.

"Nous avons mesuré 900 secondes d'activité cérébrale autour du moment de la mort et nous avons étudié ce qui se passait dans les 30 secondes précédant et suivant l'arrêt du cœur", a déclaré le Dr Ajmal Zemmar, neurochirurgien à l'université de Louisville (États-Unis).

"Juste avant et après l'arrêt du cœur, nous avons constaté des changements dans une bande spécifique d'oscillations neuronales, appelées oscillations gamma, mais aussi dans d'autres comme les oscillations delta, thêta, alpha et bêta".

Les oscillations cérébrales (plus communément appelées "ondes cérébrales") sont des schémas d'activité cérébrale rythmique normalement présents dans les cerveaux humains vivants. Les différents types d'oscillations, y compris les gamma, sont impliqués dans les fonctions cognitives élevées, telles que la concentration, le rêve, la méditation, la récupération de la mémoire, le traitement de l'information et la perception consciente, tout comme celles associées aux flashbacks.

"En générant des oscillations impliquées dans la récupération de la mémoire, le cerveau pourrait jouer un dernier rappel des événements importants de la vie juste avant de mourir, similaire à ceux rapportés dans les expériences de mort imminente", a spéculé M. Zemmar.

"Ces résultats remettent en question notre compréhension du moment exact de la fin de la vie et génèrent d'importantes questions ultérieures, comme celles liées au moment du don d'organes". 

Des recherches supplémentaires sont nécessaires

Si cette étude est la première du genre à mesurer l'activité cérébrale en direct chez l'homme pendant le processus de la mort, des changements similaires dans les oscillations gamma ont été observés précédemment chez des rats maintenus dans des environnements contrôlés.

Cela signifie qu'il est possible que, pendant la mort, le cerveau organise et exécute une réponse biologique qui peut être observée à travers différentes espèces.

Ces mesures sont toutefois basées sur un seul cas et proviennent du cerveau d'un patient qui avait subi une crise d’épilepsie, ce qui complique l'interprétation des données.

Les chercheurs espèrent que cette étude de cas pourra conduire à d'autres études.

"Bien que nos proches aient les yeux fermés et soient prêts à nous quitter pour se reposer, leur cerveau est peut-être en train de rejouer certains des moments les plus agréables qu'ils ont vécus dans leur vie", a déclaré M. Zemmar.

Article traduit de l'anglais

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