L'essor des "cobots", les robots de l'avenir pour l'entreprise ?

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Par Guy Shone
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Le développement des "cobots", plus intelligents et moins chers, pourrait stimuler le marché mondial de l'emploi plutôt que de le détériorer.

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Les robots révolutionnent le monde du travail. Ils se répandent dans toutes les grandes industries.  Alors que de plus en plus d'argent est investi dans l'automatisation, la présence accrue des robots va-t-elle créer de nouvelles opportunités d'emploi ou mettre des millions de personnes au chômage ?

L'automatisation augmente rapidement depuis les années 1960. Et l'intelligence artificielle a multiplié les façons dont la robotique peut améliorer nos vies. Ces dernières années, même les interactions les plus "typiquement humaines" ont été mécanisées. 

Prenez l'exemple d'un restaurant. Les robots sont maintenant utilisés comme serveurs et personnel de nettoyage. Mais il y a un restaurant à Paris qui utilise une recette différente. 

A Paris, le robot-pizzaïolo

Un robot nommé "Pazzi" prépare et sert jusqu'à 80 pizzas par heure sans aucune intervention humaine. Le processus est simple et transparent : le client passe sa commande sur une borne automatique avant que les bras articulés du robot aplatissent la pâte, étalent la sauce, ajoutent les ingrédients - tous biologiques - et enfournent la pizza. La pizza est récupérée avec un QR code. 

"Le plus difficile technologiquement a été de maîtriser l'organique. La pâte est un élément vivant, il y a des levures. Le produit a des caractéristiques qui ne sont pas constantes. Les sauces peuvent avoir des viscosités différentes. Et donc c'était extrêmement complexe de développer une technologie capable de gérer en totale autonomie tout type d'ingrédient, tout en respectant les produits", explique Sébastien Roverso, co-fondateur de Pazzi.

"La robotique peut processer ces modes de cuisson beaucoup plus facilement, beaucoup plus rapidement et beaucoup plus qualitativement qu'une brigade de cuisine. C'est l'avantage de la robotique, qui a déjà aidé tous les secteurs d'activité. Il n'y a aucune raison pour qu'elle ne soit pas utilisée dans le secteur de la restauration rapide", estime Philippe Goldman, PDG de Pazzi Robotics.

Et bien que cette technologie ait un coût : environ 300 000 euros, les fondateurs affirment que l'utilisation de robots permettra aux chefs d'économiser de l'argent pour le réinvestir dans des ingrédients de qualité. 

D'ici 2025, 85 millions d'emplois "déplacés"

L'industrie des services n'est qu'un des secteurs parmi ceux qui connaissent un taux d'automatisation élevé. Selon le Forum économique mondial, les travailleurs humains seront remplacés par des robots plus rapidement que nous le pensons.  Au rythme actuel, jusqu'à 85 millions d'emplois pourraient être déplacés d'ici 2025.

Mais l'organisation estime également que l'automatisation créera plus d'emplois qu'elle n'en supprimera. Elle prédit que 97 millions de nouveaux emplois seront nécessaires au cours de la même période. Et comme la compétition fait rage entre les entreprises, les dépenses mondiales en robotique devraient atteindre 242 milliards de dollars dès l'année prochaine.

L'essor des "cobots"

Il y a aussi des entreprises qui cherchent à comprendre comment les robots et les humains peuvent travailler ensemble. Une entreprise à la pointe de l'automatisation est ABB. 

Il y a deux vecteurs qui explique la hausse du recours aux robots selon Marc Marc Segura, président de la division robotique d'ABB. "Le commerce électronique en est un. Et l'autre ce sont les "cobots ", la "cobotique" et leur volonté de rendre la robotique accessible. Et cela pour un plus grand nombre d'entreprises, notamment les petites et moyennes.

Parce que, ce que nous devons réduire, ce sont deux choses : le coût total de possession et le coût total d'intégration, ce qui nécessite des robots plus simples et plus légers qui n'ont pas besoin de beaucoup d'équipements auxiliaires pour effectuer certaines tâches."

"Donc, des robots allégés, faciles à utiliser, des robots abordables et faciles à déployer. C'est vraiment en train de se produire. Cela va permettre à de nombreuses autres entreprises d'adopter la robotique et de bénéficier des profits qu'elle apporte."

Je suis convaincue que les robots ne voleront pas nos emploi. Toutes les interactions humaines ne vont pas disparaître
Nahia Orduna
Auteur de "your digital reinvention"

Nahia Orduna est responsable technique dans le domaine du cloud computing et auteur du livre "Your Digital Reinvention".  "Je suis convaincue que les robots ne voleront pas nos emplois. 85 millions d'emplois seront déplacés par un transfert de travail entre les machines et les humains. Mais 97 millions d'emplois vont apparaître. Et ce sont les nouveaux emplois, les emplois de demain !"

"Je vis en Allemagne, dans le centre de Munich. Mon restaurant préféré est italien. Chaque fois que j'y vais, je suis salué par les serveurs. Et je me fiche de savoir que la pizza est peut-être faite par un robot en cuisine. Le serveur italien me fait sentir que je suis en vacances en Italie et lui ne va pas disparaître.Toute cette interaction humaine ne risque pas d'être automatisé parce que cela émane de notre expérience humaine."

Trois autres infos business en bref

L'Espagne publie son PIB pour le premier trimestre. L'activité économique a ralenti au cours du premier semestre 2022, en raison de la hausse de l'inflation et des goulots d'étranglement de la chaîne d'approvisionnement. Mais la croissance du PIB devrait rester élevée, à 5,5 % pour l'année. Et les revenus du tourisme ne devraient pas atteindre les niveaux pré-pandémiques avant au moins 2023.

La France a publié son indicateur de confiance des entreprises pour le mois de mai. La réélection du président Emmanuel Macron en avril est de bon augure pour le climat des affaires dans le pays. Macron cherchera à continuer à faire pression pour des réformes nationales favorables aux entreprises.

Et FedEx publie ses résultats pour le quatrième trimestre. En avril, le géant de la logistique a commencé à augmenter ses surcharges carburant sur les clients pour ses opérations terrestres et aériennes afin de suivre la hausse des prix du pétrole. C'est aussi le premier rapport de résultats de la société sous la direction d'un nouveau PDG et président.

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