Le Tatarstan, une République au double visage

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Par Euronews
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Sur les rives de la Volga, au cœur même de la Russie, une république a moulé dans son histoire une double culture traditionnelle, la République de Tatarstan.

A travers l’histoire, les missions d’exploration et les guerres le long du plus grand fleuve d’Europe ont façonné l’histoire de l’un des pays les plus grands et les plus hétéroclites au monde.

“La Volga a aidé à conquérir de nouvelles terres au Moyen Âge. Son importance en tant que fil conducteur entre les siècles et les civilisations, entre les peuples, les cultures, les religions de ceux qui vivent sur ​​ses rives, est inestimable”, explique Yevgeniya Novikova, spécialiste du tourisme de Tatarstan.

Aujourd’hui, la Volga demeure une artère de transport majeure, toujours en phase de convalescence après le naufrage d’un bateau de croisière l’an dernier.

Le Tatarstan, un exemple de multiculturalisme réussi

  • La République du Tatarstan, sujet fédéral de Russie, est située à environ 800 kilomètres à l’est de Moscou
  • Cette région s‘étend sur 68 000 km2 et compte environ quatre millions d’habitants issus de différents groupes ethniques. On compte environ deux millions de Tatars musulmans, un million et demi de Russes orthodoxes et un nombre significatif d’autres groupes ethniques
  • Epargnée par les confrontation inter-religieuses, le Tatarstan s‘érige en exemple de multiculturalisme réussi
  • Kazan, la capitale du Tatarstan, est l’une des plus grandes villes de Russie et la plus prospère. Elle est connue comme la “troisième capitale” de la Russie après Moscou et Saint-Pétersbourg

“Ils vérifient toutes les embarcations, leur état ​​technique, les moteurs, les coques, la sécurité-incendie de tous les navires qui naviguent sur le Volga”, ajoute Yevgeniya Novikova.

Dans l’histoire du Tatarstan, la Volga a joué un rôle particulier. Lorsque le tsar de Russie Ivan le Terrible conquis Kazan au 16ème siècle, il le fait depuis la petite île de Sviyazhsk située en amont de la capitale tatare, s’en servant comme d’un tremplin pour son attaque.

“Le Tatarstan moderne est bien sûr, une combinaison de deux cultures. La culture orthodoxe russe et la culture découlant de l’islam tatar. Mais il est clair que ces deux cultures ne se fondent pas en une seule. Elles restent séparées l’une de l’autre et s’enrichissent mutuellement, comme c’est toujours le cas avec une coexistence pacifique”, détaille le Père supérieur du Monastère de l’Assomption.

Les murs de l‘église et les fresques en décomposition sont l’héritage de l‘ère soviétique. A l‘époque, beaucoup de bâtiments historiques de l‘île ont été démolis, d’autres ont été transformés en prison ou en bâtiments de services publics.

“Durant une certaine période, cette cathédrale a été utilisée comme entrepôt pour le grain et le sel ce qui a contribué à sa dégradation. Et puis elle a tout simplement été laissée à l‘état d’abandon pendant longtemps”, explique Valeriy Kosushkin, restaurateur d’art.

Aujourd’hui, des restaurations massives redonnent vie à l‘île. Après des décennies d’oubli,
elle est à présent classée à l’organisation des villes du patrimoine mondial de l’UNESCO.

“Beaucoup de métiers sont malheureusement tombés dans l’oubli. Ici tout le monde peut essayer de forger le métal, de modeler un pot d’argile ou de tresser un panier”, raconte le forgeron Almaz Kazakov.

A une centaine de kilomètres, sur la rive gauche de la Volga, nous découvrons une autre ville ancienne, Bolgar. Elle fût la capitale des Bulgares de la Volga.
L’islam y sera introduit comme religion officielle au cours du 10ème siècle.

“Les anciens Bulgares ont adopté une religion qui était nouvelle pour eux, l’Islam. C’est d’ici et à partir de ce moment là que l’Islam a commencé à se répandre en Europe et en Sibérie”, explique Liliya Safina, directrice adjointe du memorial de Bolgar.

La puissante Volga Bulgarie contrôlera une grande partie des échanges entre l’Europe et l’Asie avant d’amorcer un déclin au 13ème siècle. Aujourd’hui, les restes des mosquées, des mausolées et des thermes sont devenus des lieux de pélerinage.

“Les deux sites unique du patrimoine de notre république, Bolgar et Sviiajsk, sont en train d‘être restaurés afin de préserver et de pouvoir étudier les monuments de deux religions qui ont
co-existé côte à côte dans notre pays depuis des siècles”, dit Liliya Safina.

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