Quand on parle espagnol, on est plus optimiste !

Les hispanophones sont les plus enclins à utiliser un langage positif plutôt que triste ou cynique selon une étude de l’Université du Vermont.
Pour les dix langues étudiées, les chercheurs ont noté une préférence générale pour un certain “bonheur linguistique” dont les hispanophones sont les champions.
Les scientifiques se sont tournés vers le Laboratoire de l’histoire de l’informatique de l’université américaine afin de pouvoir traiter une quantité massive de mots tirés de romans, de flux Twitter, de la télévision, de paroles de chansons, du journal New York Times ainsi que des sous-titres de films des dix langues les plus parlées au monde.
Les langues étudiées sont l’anglais, l’espagnol, le français, l’allemand, le coréen, le chinois, le russe, le portugais brésilien, l’indonésien et l’arabe égyptien.
Les 10 000 mots les plus utilisés dans chaque langue ont été identifiés en utilisant des algorithmes. Puis la connotation positive des mots a été notée par des personnes de langue maternelle sur une échelle de 1 à 9. En français, par exemple, le mot le moins bien noté est “Hitler” (1,38), précédé de “suicide” (1,40), “décès” (1,44) , “morts” et “cancer” (1,48). A l’inverse, le mot le mieux noté en français est “bonheur” (8,38) suivi de “heureux” et “amour” (8,34) puis “amoureux” (8,30).
En anglais, les mots les moins bien notés sont “terroriste” et “suicide” à égalité à (1,30) précédés de “viol” (1,44). Les mieux notés sont “le rire” (8,50), suivi de “bonheur” (8,44) et “amour” (8,45).
Les hispanophones se sont contentés de mal noter la mort en général en plaçant la “mort” (1,54), une conjugaison de mourir (1,62), “tuant” (1,64) et “tuer” (1,66) en bas de liste. Plus généreux en haut de tableau, ils attribuent 8,68 à “amour”, suivi de “bonheur” au singulier (8,60) et au pluriel (8,48) et de “paix” (8,42). Les francophones ne donnent que 8,06 à la paix et les anglophones encore moins avec une note de 7,86.
Les humains sont fondamentalement optimistes
L’étude tend à confirmer “l’hypothèse Pollyanna” constituée en 1969 par deux psychologues de l’Université de l’Illinois selon laquelle les hommes auraient tendance à utiliser des mots à connotation positive plutôt que négative. « Dit plus simplement, écrivaient-ils, les hommes ont tendance à voir (et parler de) la vie du bon côté ». Ce principe a d’ailleurs donné naissance à ce que l’on a appelé le biais Pollyanna, c’est-à-dire la tendance des personnes interrogées à retenir plus facilement les éléments positifs d’une liste que les négatifs. Ce biais est ici corrigé par l’effet de masse : en effet, le calcul des notes moyennes a été fait à partir de 5 millions de notes !
D’un point de vue global, une exploration des mots sur le web a montré que l’espagnol était la langue la plus positive. Le chinois se positionne à l’autre bout du spectre comme étant la langue la moins optimiste ; dans ce cas, la source principale de mots a été la littérature.
Le fait le plus intéressant demeure tout de même que, toutes langues confondues, et ce malgré le flot d’informations dramatiques et des commentaires portés sur ces événements, les hommes utilisent plus de mots heureux que de mots tristes.
Cette étude est disponible dans l’édition numérique de la revue scientifique américaineProceedings of the National Academy of Sciences. En outre, les données sont explorables et téléchargeables sur le site de l’Université du Vermont.
Sarkozy (3,82) est au même niveau que le mot 'vieux' et se place derrière Chirac (4,96) et Hollande (4,86) qui, avec cette note, ne vaut pas mieux que le mot 'réviser' dans le cœur des francophones. DSK (3,50) est bon dernier de notre sélection d'hommes politiques français.
Maman (7,70) est mieux notée que Papa (7,38).
Le mot 'libertés' se place aussi haut que 'Maman' (7,70) et la famille n'est pas la source d'ennuis que l'on veut bien croire (7,58).
Les petits bonheurs des francophones : les vacances (8,16), les chocolats et le week-end (7,64), Noël (7,60), une augmentation (6,54).
Les chats (6,80) sont mieux notés que les chiens (5,88).
La France (6,54) se place avant le Québec (6,44) et la Belgique (6,06). La Syrie en guerre est reléguée en bas de tableau (3,60).
Les impôts (2,98) et Fukushima (2,58) ne font pas grande impression.
L'école (6,02) et la République (5,88) défendent à peu près leur rang mais ne parviennent pas à battre les Simpsons (6,54).
photo principale :CC Daniel Lobo / Flickr
Hollande / réviser 4,86