Loups solitaires ou terroristes organisés, tout est bon pour Daesh

Loups solitaires ou terroristes organisés, tout est bon pour Daesh
Par Sophie Desjardin
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Qu’y a t-il de commun entre des attentats comme ceux de Paris ou Bruxelles, simultanés, organisés, coordonnés, à grande échelle, la tuerie d’Orlando par un homme seul, ou encore un couple de policiers

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Qu’y a t-il de commun entre des attentats comme ceux de Paris ou Bruxelles, simultanés, organisés, coordonnés, à grande échelle, la tuerie d’Orlando par un homme seul, ou encore un couple de policiers tués chez eux à l’arme blanche, un camion fou jeté sur la foule à Nice ou un gamin de 17 ans qui poignarde des passagers d’un train en Allemagne ?
Sans doute pas le mode opératoire, et c’est bien là le problème. Juste la mort, la volonté de tuer et une organisation : Daesh.

Une organisation qui revendique les crimes, chaque fois par le biais de communiqués publiés sur internet. Ou via son site Aamaq, veritable agence de presse de l’organisation. Voire par des vidéos de propagande.
Mais les actes sont si différents dans le mode opératoire que parfois, le doute s’installe.
En régle générale, Daesh ne revendique pas un attentat de manière opportuniste, il en va de sa crédibilité.

Ceci dit, la revendication peut-être plus ou moins rapide, d’autant plus si l’auteur a fait allégeance à l’organisation via une vidéo, comme celle diffusée par l’auteur du meurtre des policiers ; ou un testament, et qu’il est désigné “soldat du califat”

Et puis il y a les autres. Ceux qui ne sont pas adoubés par l’EI mais considérés comme des sympathisants. Que l’organisation rallie à sa cause avec des messages tels que celui-ci :
“Je voudrais m’adresser à vous les musulmans rester en France. Vous vous prétendez musulmans, mais je me demande ce que vous faites, les nôtres meurent chaque jour mais vous, vous restez là les bras croisés. Vous vivez avec eux, vous dormez avec eux, vous mangez avec eux, avec ces koufas, alors que vous pourriez au moins avoir un peu de fierté et leur cracher au visage. Si vous ne pouvez pas trouver une arme, cassez leur la tête avec une pierre, ou écrasez les avec votre voiture, terrorisez les.”

C’est pourquoi sans doute le tueur de Nice a agi de cette manière. Pourquoi aussi le communiqué de revendication a tardé (36 heures) et est resté très vague, évoquant l’appel lancé par l’organisation et entendu par l’auteur.
Un “combattant” isolé qui a choisi son propre mode opératoire, au risque de desservir la cause de Daesh.

“Ce qui m’a beaucoup frappé dans cet attentat de Nice, c’est que par rapport aux précédents, on a changé de dimension, analyse Gilles Kepel, politologue et spécialiste de l’islam. On a quelqu’un qui présente ce profil bizarre, qui utilise un objet trivial, un camion de livraison, qui se jette dans une foule et qui massacre en particulier des enfants. Donc ça suscite une horreur extraordinaire. Quand il y a eu l’attentat de Magnanville il y a un mois, le type qui a tué les policiers avec un couteau, il avait fait sa vidéo, il avait mis ses revendications et ensuite quand elle a été mise sur le site de l’EI, celui-ci a coupé les morceaux qui lui semblait aller trop loin, parce qu’ils avaient peur que ça effraie les sympathisants potentiels.”

Recruter, lancer des attaques tous azimuts. En somme, occuper le terrain. Car sur le terrain, de guerre, les troupes reculent. L’Etat islamique est en perte de vitesse. Il faut donc continuer d’exister. En semant la terreur et la mort et en occupant le devant de la scène.

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