Le procès du contournement turc des sanctions contre l'Iran

Le procès du contournement turc des sanctions contre l'Iran
Par Euronews avec AFP, REUTERS
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Un banquier turc a été condamné par la justice américaine pour avoir aidé l'Iran à contourner les sanctions américaines, à l'issue d'un procès qui a également mis en cause Recep Tayyip Erdogan.

PUBLICITÉ

La justice américaine a condamné ce mercredi, à New York, un banquier turc pour viol des sanctions contre l'Iran.

Mehmet Atilla a été reconnu coupable de conspiration, de fraude et de blanchiment de milliards de dollars pour le compte de Téhéran. 

L'ancien directeur général adjoint de la banque publique turque Halkbank aurait permis à l'Iran de disposer librement de l'argent de la vente de son pétrole, via de fausses transactions destinées à l'aide alimentaire. 

Le procès a tendu les relations entre Washington et Ankara car le témoin principal de l'accusation a mis en cause le sommet de l'Etat turc. 

Recep Tayyip Erdogan, mis en cause, dénonce un "complot"

Reza Zarrab -un homme d'affaires turco-iranien qui a accepté de coopérer avec la justice américaine en échange d'une remise de peine- a décrit en détail la mise en place, à partir de 2012, d'un juteux trafic entre l'Iran, la Turquie et Dubaï qui lui aurait rapporté, de son propre aveu, quelque 150 millions de dollars. 

Il a également raconté comment il avait reçu l'aide du ministre de l'Economie de l'époque et du directeur général de la banque grâce à des pots-de-vin. 

Selon lui, Recep Tayyip Erdogan, alors premier ministre, connaissait l'existence de ce système.

Le président turc a rejeté ces accusations et dénoncé un complot orchestré par Fetullah Güllen (qui vit aux Etats-Unis) et ses rivaux politiques.

Jusqu'à 105 années de prison

Le procureur en charge du dossier, Joon Kim, a estimé que l'affaire était un avertissement à quiconque viole les sanctions américaines.

"Les banques étrangères et les banquiers ont le choix: vous pouvez choisir volontairement d'aider l'Iran et d'autres pays sanctionnés à se soustraire à la loi américaine, ou vous pouvez choisir de faire partie de la communauté bancaire internationale en dollars américains. Mais vous ne pouvez pas faire les deux", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"Si vous mentez de manière répétée aux fonctionnaires du Trésor américain et fabriquez des faux documents - le tout dans le cadre d'un plan secret pour faire échapper des milliards de dollars de l'argent du pétrole iranien aux sanctions américaines - comme Atilla l'a fait, alors vous devez être prêts à en payer les conséquences."

La sentence de Mehmet Atilla sera fixée le 11 avril prochain, selon le communiqué du procureur. Il risque jusqu'à 105 années d'emprisonnement.

Avec AFP.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Turquie : au moins vingt-deux migrants sont morts après le naufrage de leur embarcation

7 pays de l'OTAN entament des manoeuvres sous-marine près de la Sicile

Grèce : le pays va délivrer un visa accéléré aux touristes turcs